AB InBev enregistre de moins mauvais résultats en Amérique

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La période janvier-mars a été plutôt bonne pour le premier brasseur du monde, dont le cours se rapproche ainsi des 60 euros. Nous craignons toutefois que l’ascension ne s’arrête là : nous ne distinguons actuellement aucun potentiel d’évolution supplémentaire.

Le plus grand brasseur du monde surveille toujours étroitement l’évolution de ses résultats américains. Le boycott causé au cœur de l’Amérique conservatrice par la campagne publicitaire pour la Bud Light qui, aux environs de Pâques 2023, avait mis en scène la militante pour les droits des personnes transgenres Dylan Mulvaney, a aujourd’hui encore des répercussions sur le chiffre d’affaires du groupe – bien que, cette fois, dans une moindre mesure, et moins gravement par ailleurs que ce que craignaient les analystes. A périmètre organique (hors acquisitions et cessions), le chiffre d’affaires nord-américain a cédé 8,8 % sur un an (-17,3 % encore au trimestre précédent et -11,7 % pronostiqué par les analystes). Les dépenses de marketing consacrées à la Bud Light restent dès lors plus élevées que les autres, à telle enseigne que le flux de trésorerie d’exploitation (Ebitda) ajusté baisse plus que les volumes et que le chiffre d’affaires (-16,6 % pour l’Amérique du Nord au premier trimestre, soit -1,13 milliard de dollars, alors que les analystes misaient sur un tassement de 995 millions de dollars). La marge d’Ebitda (Ebitda/chiffre d’affaires) a par conséquent reculé de 34 % à 31,3 %, mais elle demeure supérieure aux 28,4 % calculés par les analystes et aux 29,2 % actés au trimestre précédent. Le poids de l’Amérique du Nord dans l’Ebitda ajusté est tombé à 22,6 % (28,4 % un an plus tôt encore, mais 19,6 % au quatrième trimestre de 2023).

Le brasseur peut heureusement compter sur les résultats particulièrement satisfaisants de l’Amérique centrale pour compenser les difficultés rencontrées plus au nord. Le rebond de 10,6 % de l’Ebitda reste une performance remarquable, mais le chiffre d’affaires n’excède pas les prévisions et la marge d’Ebitda a beau avoir été exceptionnelle (46,6 %), le marché tablait sur un chiffre de 47,2 %. L’Amérique du Sud, Brésil en tête, affiche elle aussi des résultats conformes aux prévisions. A la traîne depuis tout un temps, l’Europe a surpris en annonçant un chiffre d’affaires et un Ebitda en hausse de 16,3 % et de 35,1 % respectivement – Pâques est tombé très tôt cette année. A 29,5 %, la marge d’Ebitda est la plus faible du groupe, mais le consensus ne s’attendait pas à plus de 27,3 %. L’Asie, et la Chine en particulier, a déçu, surtout sur le plan du chiffre d’affaires (-4,2 %).

Le chiffre d’affaires trimestriel consolidé a atteint 14,547 milliards de dollars, une progression de 2,6 % à périmètre organique par rapport au premier trimestre de 2023. Portée, une fois de plus, par une excellente maîtrise des coûts, la rentabilité est acceptable. La marge d’Ebitda (34,3 %) est supérieure à celles du trimestre précédent (33,7 %) et de 2023 (33,5 %), de même qu’au consensus (33,3 %). Le bénéfice ajusté, de 0,75 dollar par action, est lui aussi plus élevé que le consensus (0,66 dollar) et que le chiffre du premier trimestre de 2023 (0,65 dollar).

Conclusion

A 19 fois le bénéfice pronostiqué et 11 fois le ratio valeur de l’actif économique (entreprise value)/Ebitda, puisque les prévisions n’ont pas été revues à la hausse (4-8 % de croissance organique de l’Ebitda), la valorisation n’a rien de très accrocheur.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Cours : 59,20 euros

Ticker : ABI BB

Code ISIN : BE0974293251

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 119,54 milliards EUR

C/B 2023 : 24

C/B attendu 2024 : 19

Perf. cours sur 12 mois : +2 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +1 %

Rendement du dividende : 1,4 %

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