Vous l’avez peut-être vu passer dans les titres économiques : l’or vient de franchir un nouveau record historique. Plus de 3.500 dollars l’once ! C’est énorme. Depuis janvier, le métal jaune a déjà pris 34%. Alors la question est simple : pourquoi diable les investisseurs se ruent-ils à ce point sur l’or, alors qu’on vit dans un monde saturé de technologies, d’algorithmes et de cryptomonnaies ?
La réponse, c’est la confiance. Ou plutôt la perte de confiance. Et, cette fois, c’est Donald Trump qui a déclenché l’incendie. Le président américain a mis la pression sur la Réserve fédérale, la fameuse Fed, pour qu’elle baisse ses taux. Il est même allé jusqu’à tenter de limoger une gouverneure, Lisa Cook. Pour les investisseurs, c’est un signal très clair : si la banque centrale n’est plus indépendante, si elle devient l’instrument du politique, alors qui garantira encore la lutte contre l’inflation ?
Et dans ce genre de climat, il y a toujours le même réflexe : on se tourne vers l’or. Parce que l’or ne ment pas, l’or ne tweete pas, l’or ne dépend pas des promesses d’un gouvernement. C’est une valeur refuge, dans tous les sens du terme.
Les experts le disent sans détour : tout s’aligne pour faire grimper le métal jaune. Le dollar, d’habitude refuge, est chahuté. Les bons du Trésor américain, autre pilier, sont fragilisés par l’explosion de la dette américaine. Et même les promesses politiques – comme celle de Trump d’en finir vite avec la guerre en Ukraine – s’évaporent. Résultat : quand plus rien ne rassure, c’est l’or qui attire.
Et il n’y a pas que les investisseurs privés qui s’y mettent. Les banques centrales aussi achètent de l’or comme jamais. Inde, Chine, Turquie, Pologne… toutes accumulent du métal jaune dans leurs coffres. L’an dernier, fait historique, l’or a même dépassé l’euro pour devenir la deuxième réserve mondiale, juste derrière le dollar. Ce n’est pas qu’une matière première : c’est redevenu une monnaie mondiale.
Alors, à quoi faut-il s’attendre ? Eh bien, certains prédisent que ce n’est qu’un début. Goldman Sachs, par exemple, parle déjà de 4.000 dollars l’once d’ici l’année prochaine. Et l’argent, le petit frère de l’or, en profite aussi : il vient de dépasser les 40 dollars l’once, son plus haut depuis quatorze ans.
Mais attention : derrière cette envolée, il y a une vérité moins réjouissante. Chaque fois que l’or bat un record, c’est parce que la confiance ailleurs s’effrite. Et aujourd’hui, c’est la confiance dans les institutions, dans les banques centrales, dans la stabilité monétaire. L’or brille, oui, mais il brille parce que le reste vacille.
On peut trouver ça irrationnel, archaïque, presque médiéval. Mais l’histoire économique nous le rappelle sans cesse : quand les monnaies des États vacillent, l’or redevient la monnaie des peuples. Et c’est exactement ce que nous sommes en train de vivre sous nos yeux.
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