Le volume d’IPO est en chute dans le monde, sur les cinq premiers mois et demi de l’année. La baisse est particulièrement forte en Europe, où il y a deux tiers d’introductions en bourse en moins en un an.
Parfois, il y a des exceptions qui confirment la règle. Par exemple, l’introduction en bourse du géant des batteries de véhicules électriques CATL a été la plus grosse à Hong Kong en quatre ans. En Belgique, où il n’y a pas eu d’introduction en bourse depuis fin 2021 (hors scissions, comme Syensqo), EnergyVision devrait franchir le pas vendredi prochain.
Mais ce sont des exceptions. La règle, c’est que pour l’instant, 2025 est un très mauvais cru en termes d’entrées en bourse, à échelle mondiale. C’est ce que montrent les chiffres de LSEG. Jusqu’au 17 juin, le volume affiche 44,3 milliards de dollars. Soit une baisse de 9,3% par rapport à il y a un an et le chiffre le plus bas en neuf ans, pour la période.
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Hécatombe en Europe
Voilà pour le total mondial. Mais à niveau régional, il y a de fortes différences. En Europe notamment, c’est l’hécatombe. À savoir une baisse de 64% en un an, à 5,8 milliards de dollars. Aux États-Unis, la baisse est de 12%, à 12,3 milliards.
Mais l’Asie bat facilement et largement les autres régions, avec une hausse de 28% à 16,8 milliards de dollars. Pour la bourse d’ Hong Kong, au moment de l’introduction en bourse de CATL, fin mai, il s’agissait même d’une différence au septuple : 7,7 milliards (2025) contre 1,05 milliard (2024).
La baisse à niveau mondial est notamment due à la volatilité accrue en bourse, tout comme par l’environnement de taux d’intérêt plus élevés et l’incertitude quant aux droits de douane, qui refroidissent les candidats. Surtout pour de jeunes entreprises pas encore rentables, une chute après l’entrée, dans ce contexte, pourrait prendre du temps à être inversée.
Un meilleur second semestre ?
Cela n’empêche pas qu’il y a eu des IPO qui ont bien fonctionné, comme celle de l’entreprise spatiale Voyager, de la plateforme de trading eToro, de la fintech Chime et de l’entreprise d’IA CoreWeave, entre autres. Pour le reste de l’année, quelques grands noms pourraient d’ailleurs encore sauter dans le grand bain, dont notamment l’entreprise de paiement différé Klarna ou le géant de la fast-fashion chinois Shein (à Hong Kong, après avoir été débouté dans son projet d’IPO à Londres).
“Avec les entreprises de défense américaines et européennes, et de et les marques grand public indiennes qui déposent également leurs demandes, la fin de l’année 2025 pourrait offrir un scénario classique de ‘goutte à torrent’ (trickle-to-torrent en anglais, expression équivalent à appel d’air) si la volatilité se comporte”, explique Michael Ashley Schulman, directeur des investissements chez Running Point Capital Advisors, à Reuters.
Reste à voir si plus d’entreprises suivront alors la voie lors du second semestre. Mais pour l’instant, les investisseurs restent sur leur faim. 2021 avait été une année de tous les records. En 2022, les cours ont chuté et les IPO ont tari. Mais la bourse a rebondi en 2023 et 2024, et avec elle les espoirs de reprise des introductions, mais ces dernières ont continué à chuter d’année en année.