100.000 milliards de dollars de dette publique dans le monde : quels risques ?

Dollar et euro, image d’illustration. REUTERS/Thomas White/Illustration/File Photo © REUTERS
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

L’explosion de la dette mondiale – désormais à plus de 100.000 milliards de dollars – rend le monde vulnérable à toute crise économique ou géopolitique grave.

Lundi dernier, le Premier ministre français François Bayrou a tenté de remettre de l’ordre dans les finances publiques de la deuxième économie européenne. En vain, hélas. Et compte tenu du manque total d’enthousiasme à l’égard de son successeur, Sébastien Lecornu, il faudra un véritable tour de force pour changer la donne à brève échéance.

Chaque fois que les gouvernements ont une intention, un nouveau poste de dépenses vient grever les coûts connus du vieillissement de la population. En Europe, il s’agit maintenant de la forte hausse des dépenses de défense. Pour les différents gouvernements belges, il sera également très difficile de s’attaquer à l’important déficit budgétaire.

Et puis il y a les États-Unis. Donald Trump a été réélu et nous savons qu’il n’est guère adepte de la discipline, y compris en matière budgétaire. Ses (fortes) réductions d’impôts ne font qu’alourdir la dette. On a désormais franchi le cap des 100.000 milliards de dollars de dette publique mondiale. Selon les estimations du Fiscal Monitor Report, le monde se dirige vers un endettement de 100% avant la fin de cette décennie.

Et ce n’est qu’une partie de l’iceberg. Si l’on ajoute à la dette publique les dettes des entreprises et des particuliers, on est à plus de 330% du PIB mondial. De quoi donner le vertige. Malheureusement, les organisations internationales telles que le FMI prêchent dans le désert avec leurs avertissements sur les déficits publics devenus incontrôlables. Outre la forte hausse de la dette publique, une autre question taraude les investisseurs dans les titres d’État américains : les tentatives de Donald Trump de limiter l’indépendance de la Réserve fédérale.

Une plus grande vulnérabilité

Trump accélère encore la course à l’endettement avec sa politique budgétaire obstinée et donc risquée. Lorsque la première nation mondiale fait cavalier seul, cela mérite toute notre attention. Mais les États-Unis ne sont certainement pas les seuls responsables de l’augmentation de la dette mondiale. L’Union européenne s’en est certes mieux sortie depuis la crise financière. Mais il n’y a pas de quoi bomber le torse. Et certainement pas dans le chef de la Belgique ou de la France, qui font actuellement partie des pires élèves de la classe budgétaire européenne. Mais les pays émergents, Chine en tête, voient aussi leur taux d’endettement grimper en flèche ces dernières années.

L’explosion de la dette internationale rend le monde vulnérable à toute crise économique ou géopolitique grave. Car ces crises inquiètent vraiment les marchés financiers et entraînent une hausse des taux d’intérêt. Puis elles provoquent une crise de la dette. C’est, selon nous, le plus grand risque pour les années à venir. Et on en parle trop peu.

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