Olivier Taelman (Nyxoah): Le pari boursier en plein Covid
Comment dresser les perspectives de son entreprise quand personne ne peut dire si les personnes et les marchandises circuleront normalement d’un pays à l’autre dans les six mois à venir ? Treize chefs d’entreprise et deux consultants tentent d’éclairer cette navigation à vue.
“Avoir une stratégie claire et à long terme, c’est la meilleure arme dans une telle période d’incertitude.” Olivier Taelman, CEO de Nyoxah depuis l’an dernier, s’est tenu à cette stratégie en dépit de la situation sanitaire.
Celle-ci a retardé les analyses cliniques de quelques semaines et obligé à annuler des déplacements auprès d’investisseurs potentiels. “Mais les réunions virtuelles peuvent très bien se passer, sourit Olivier Taelman. Nous n’avons jamais arrêté la production, cela nous permet aujourd’hui d’avoir un peu de stock.”
Aucune raison dès lors de remiser le grand objectif de cette année 2020 : l’entrée en Bourse sur Euronext, prévue le 24 septembre prochain. Pour le CEO, qui espère lever 60 millions d’euros, il y a “un momentum” pour son entreprise : d’une part, le succès des medtechs (la capitalisation boursière de son concurrent Inspire Medicals dépasse les 3 milliards de dollars) et, d’autre part, les avancées propres de Nyxoah.
Cette petite société de Mont-Saint-Guibert a mis au point un implant miniature qui agit par neurostimulation et lutte contre les apnées obstructives du sommeil. Elle vient de recevoir, coup sur coup, ses premières recettes provenant d’Allemagne où l’implant est désormais remboursé et l’aval de l’administration américaine pour lancer des études cliniques outre-Atlantique. L’entrée en Bourse doit notamment permettre de financer ces études.
L’ambition est d’être coté au Nasdaq d’ici deux ans, afin de financer la commercialisation aux Etats-Unis prévue pour 2023. On le voit, la stratégie est effectivement bien tracée. “Et cela inspire confiance aux investisseurs”, ajoute Olivier Taelman. Les projets de développement devraient porter les effectifs de 50 à 80 personnes d’ici la fin de l’année. Si le siège central et la R&D sont installés en Wallonie, les implants sont fabriqués en Israël. L’an prochain, Nyxoah devrait disposer d’une nouvelle ligne de production complète en région liégeoise.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici