Après avoir imposé la norme USB-C aux smartphones, tablettes et bientôt aux ordinateurs portables, l’Union européenne poursuit sa stratégie d’harmonisation du secteur. Nouvelle cible : les blocs d’alimentation.
Depuis décembre 2024, les fabricants de smartphones, tablettes, appareils photo et casques audio commercialisant leurs produits en Europe sont tenus d’intégrer un port USB-C, désormais désigné comme norme universelle par l’Union européenne. Au printemps prochain, ce sera au tour des ordinateurs portables de s’y conformer. Mais désormais, la Commission européenne s’attaque à l’autre extrémité du problème : le chargeur lui-même.
La Commission a en effet annoncé, dans un nouvel article publié au Journal officiel de l’UE, que d’ici fin 2028, tous les blocs d’alimentation devront adopter l’USB-C pour être commercialisés sur le marché européen.
Une vraie logique écologique
Cette décision s’inscrit dans la stratégie de l’Union européenne visant à réduire significativement les déchets électroniques. En imposant un port universel, Bruxelles souhaite limiter la multiplication d’accessoires nécessaires pour recharger ou connecter les appareils du quotidien.
Le texte prévoit également que les câbles restent détachables du bloc d’alimentation. Ainsi, en cas de pièce défectueuse — chargeur ou câble — seul l’élément endommagé devra être remplacé. Une mesure simple, mais particulièrement efficace pour réduire le gaspillage.
C’est aussi une bonne nouvelle pour les consommateurs : plus besoin de débourser plusieurs dizaines d’euros pour remplacer un bloc d’alimentation complet lorsqu’un simple câble est abîmé. Il suffira de racheter le câble, bien moins coûteux.
Quels appareils sont concernés ?
L’obligation d’adopter l’USB-C s’appliquera notamment aux :
- chargeurs de smartphones et tablettes
- chargeurs sans fil
- chargeurs de piles
- box Internet et routeurs Wi-Fi
- écrans
- consoles de jeu (du moment où elles consomment moins de 120 watts)
Et les exceptions ?
De nombreux appareils échappent toutefois au règlement, pour des raisons principalement liées à la sécurité :
- équipements fonctionnant dans un environnement humide (brosses à dents électriques, rasoirs, certains jouets)
- outils de jardin ou de bricolage conçus pour être étanches ou dépassant 7,2 volts
- aspirateurs sans fil
Une norme qui devrait s’imposer malgré tout
Même si certaines catégories ne sont pas directement visées, l’USB-C devrait néanmoins s’imposer naturellement chez la plupart des constructeurs. Standardiser les connectiques permet d’éviter la multiplication des formats, de simplifier les chaînes de production et de réduire les coûts. La directive européenne donne donc un nouvel élan à l’uniformisation du secteur.
Peu de résistance attendue… mais quelques inquiétudes subsistent
Cette extension de l’obligation ne devrait pas susciter de grandes oppositions parmi les fabricants. La plupart ont déjà basculé vers l’USB-C pour les chargeurs accompagnant leurs smartphones et tablettes. La généralisation du port universel était finalement attendue.
Certaines voix pourraient toutefois rappeler le risque que représente l’imposition d’un standard unique pour l’innovation. Un cadre trop strict pourrait, selon elles, freiner l’émergence de technologies de recharge plus performantes.
La directive n’impose d’ailleurs pas que tous les appareils adoptent l’USB-C pour leur propre connectique – elle concerne uniquement les chargeurs. Certains constructeurs pourraient ainsi se soumettre à l’obligation du côté du chargeur, mais conserver leur port propriétaire au niveau de l’appareil central. Une stratégie qui viserait à continuer à vendre des câbles spécifiques. Ou alors proposer des chargeurs à double connectique : USB-C et port propriétaire, afin de rester conformes tout en conservant leurs technologies maison.
Difficile de prédire aujourd’hui comment les marques réagiront. Mais une chose est sûre : avec ce nouveau règlement, l’UE avance, étape après étape, vers un paysage électronique plus simple, plus cohérent et moins générateur de déchets.