Nvidia réagit à la montée en puissance de Google : l’aveu d’une menace sérieuse ?

Jensen Huang, CEO de Nvidia. REUTERS/Ann Wang © REUTERS

L’action Nvidia a trébuché mardi, plombée par un rapport évoquant une menace croissante de Google, dont les avancées fulgurantes en intelligence artificielle ont surpris les marchés. De quoi pousser le géant des puces à sortir de sa réserve.

Secouée en Bourse, Nvidia a pris la parole sur X pour calmer les esprits. Objectif : rassurer les investisseurs alors que les spéculations autour d’un possible recul de sa domination dans les puces d’IA – au profit de Google – se multipliaient.

« Nous sommes ravis du succès de Google ; ils ont réalisé d’énormes progrès en IA et nous continuons de les approvisionner », a déclaré le groupe. Avant d’asséner : « Nvidia a une génération d’avance sur l’industrie : c’est la seule plateforme capable d’exécuter tous les modèles d’IA, partout où l’informatique est utilisée. »

Autrement dit : circulez, il n’y a rien à voir. Certes, Google a réalisé des progrès notables en matière d’IA et de processeurs, mais la firme de Mountain View ne représenterait pas, selon Nvidia, une menace sérieuse pour ses activités. Et ce, malgré la rumeur selon laquelle Meta, l’un de ses plus gros clients, envisagerait d’intégrer les TPU (Tensor Processing Units) de Google dans ses centres de données – une possibilité qui, en théorie, pourrait ébranler la domination de Nvidia sur le marché des puces d’IA.

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Car si Google apparaît aujourd’hui comme une alternative suffisamment crédible pour attirer un acteur de l’envergure de Meta, c’est toute la valorisation de Nvidia – largement fondée sur des attentes de croissance soutenue – qui pourrait vaciller, de quoi refroidir les investisseurs.

C’est précisément pour éviter cette interprétation que la firme de Santa Clara a réagi, après la chute de 3 % de son titre mardi, avec un pic à 7%, faisant disparaitre plus de 300 millions de dollars de valorisation. Nvidia a tenu à dissiper l’idée que les TPU pourraient menacer la suprématie de son architecture GPU. Le groupe rappelle que ses processeurs demeurent à la fois plus polyvalents et plus performants que les puces ASIC, dont les TPU de Google sont une variante, optimisées pour une seule fonction.

Une domination sous pression

La position de leader de Nvidia repose précisément sur cette combinaison de puissance et de polyvalence, qui lui a permis de devenir la première entreprise de l’histoire à franchir les 4.000 milliards de dollars de capitalisation, dopée par l’engouement mondial pour l’IA. Un succès qui attise forcément les convoitises.

De nombreux acteurs, en Chine comme aux États-Unis, tentent de s’attaquer à ce quasi-monopole. Pour l’instant, personne n’y est parvenu, que ce soit en termes de produits de qualité équivalente ou même d’échelle de production, mais la donne pourrait évoluer.

Les progrès rapides de Google dans ses TPU sont loin d’être anecdotiques, et Nvidia l’a bien compris. D’où une communication inhabituelle pour rassurer les marchés. Alphabet ne commercialise pas encore ses puces en tant que produit, mais les propose en location via Google Cloud. Une stratégie qui pourrait évoluer – et faire de Google un concurrent frontal de Nvidia.

D’autant que les performances de Gemini 3, la dernière génération d’IA générative de Google, entraînée exclusivement sur TPU, remettent de l’huile sur le feu : l’industrie peut-elle vraiment se défaire de sa dépendance à Nvidia ? Une question que de plus en plus de géants de la tech se posent ouvertement.

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