La perspective d’une baisse d’investissement de la part de Meta dans sa division métavers a été accueillie avec enthousiasme par les investisseurs. Le titre du groupe de Mark Zuckerberg a grimpé de 3,4 % en bourse.
Vous vous souvenez du métavers ? Non ? C’est normal. Le concept, popularisé en 2021, avait suscité l’émoi parmi plusieurs géants des technologies à l’époque. Un peu à la manière de ce qu’a provoqué l’intelligence artificielle l’année suivante. À la différence que, là, la magie n’a pas pris. Les entreprises qui avaient largement misé sur le concept, jusqu’à changer de nom – Facebook est devenu Meta à ce moment-là –, se sont retrouvées en grande difficulté, faute de succès auprès du grand public. Leurs investissements colossaux dans le développement d’univers virtuel et d’expériences liées les ont tout simplement plombé, jusqu’à perdre 69 % de leur valeur dans le cas de l’entreprise de Mark Zuckerberg. Depuis, le métavers a continué tant bien que mal d’exister, sous perfusion, caché.
Aujourd’hui, et depuis un moment déjà, on n’en entend plus du tout parler. Même lorsque Meta dévoile un nouveau casque de réalité virtuelle, les allusions au métavers sont inexistantes. Ce qui botte davantage l’empire Zuckerberg, c’est l’intelligence artificielle, dans laquelle il investit des sommes encore plus importantes.
Une réorientation du groupe qui se confirme par une réduction des ressources allouées au métavers au profit des branches d’IA. La direction envisage des coupes budgétaires pouvant atteindre 30 % dès l’année prochaine, selon les informations de Bloomberg. Outre le métavers et les expériences Meta Horizon Worlds, l’unité de réalité virtuelle Quest serait également concernée, avec à la clé des licenciements, « même si aucune décision définitive n’a encore été prise », précise le média américain.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique de réduction des coûts liée à un manque d’intérêt pour cette technologie de la part de ses concurrents, entre autres.
Moins de casques, plus de lunettes
Mais si Meta délaisse ses casques de réalité virtuelle – nécessaires pour expérimenter le métavers –, le groupe de Zuckerberg ne tire pas pour autant un trait sur les lunettes de réalité augmentée (AR) et mixte (XR), un produit davantage à la mode aujourd’hui. Du moins chez les constructeurs.
« Au sein de notre portefeuille Reality Labs, nous réorientons une partie de nos investissements du métavers vers les lunettes connectées et les objets connectés, compte tenu de la dynamique actuelle. Nous n’envisageons pas d’autres changements plus importants », a déclaré le porte-parole de Meta dans un communiqué.
En septembre dernier, Meta a dévoilé les lunettes Meta Ray-Ban Display. Peu de temps après, ce fut au tour de Samsung et de son casque de réalité mixte – sans aucune mention du métavers.
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La fin pure et simple du métavers de Meta ?
Si l’entreprise a cessé d’évoquer le métavers et continue de réduire considérablement ses investissements dans le secteur, Mark Zuckerberg reste convaincu que les gens travailleront et se divertiront un jour dans des mondes virtuels, assure Bloomberg. C’est sans doute pourquoi Meta ne ferme pas sa branche Reality Labs, et ce, malgré les incitations des investisseurs et analystes. Et on peut les comprendre quand on sait que la division a perdu des milliards de dollars au fil des ans, dont 4,4 milliards
au cours du dernier trimestre et n’a généré que 470 millions de dollars de chiffre d’affaires durant cette période, rappelle Yahoo finance.
C’est sans doute également pourquoi le groupe américain reste déterminé à fabriquer du matériel grand public, tel que les lunettes AR et MR. Seul l’avenir nous dira si Zuckerberg avait raison. En attendant, et au vu des investissements dans l’IA, on pourrait se demander si Meta ne devrait pas changer à nouveau de nom.