La conseillère juridique d’Apple et la vice-présidente en charge de l’environnement et des politiques internes quittent la firme, rallongeant une liste déjà longue de départs volontaires parmi les cadres clés.
Apple se porte bien. Pour le quatrième trimestre de son exercice décalé, la firme californienne a de nouveau dépassé les attentes de Wall Street, portée par les ventes soutenues de l’iPhone 17. Les perspectives pour le trimestre en cours restent tout aussi optimistes. Mais derrière cette façade brillante, l’ambiance serait nettement moins sereine en interne. Depuis plusieurs mois, Cupertino fait face à une véritable fuite des talents, un phénomène qui pourrait mener à s’interroger sur l’avenir de l’entreprise.
Une série de départs qui s’allonge
Cette semaine encore, deux figures de premier plan ont annoncé leur départ. Kate Adams, conseillère juridique générale d’Apple, et Lisa Jackson, vice-présidente en charge de l’environnement, des politiques publiques et des initiatives sociales, ont toutes deux décidé de prendre leur retraite.
Cette annonce intervient à peine quelques jours après celles de John Giannandrea, patron de l’intelligence artificielle, et de Jeff Williams, directeur des opérations, qui quitteront également leurs fonctions.
Pris isolément, ces départs pourraient passer pour de simples renouvellements naturels. Mais replacés dans un contexte plus large, ils dessinent une tendance bien moins rassurante.
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Quand les talents filent… chez la concurrence
Car depuis plusieurs mois, une partie des équipes clés d’Apple choisit non seulement de partir, mais surtout de rejoindre les concurrents directs. Fin novembre, Alan Dye, responsable de la conception logicielle et artisan du design « Liquid Glass » d’iOS 17, a annoncé son départ pour Meta. Un autre pilier du design, Billy Sorrentino, a également pris la direction du géant des réseaux sociaux.
Si une portion significative des anciens designers a choisi de suivre Jony Ive – ex-figure emblématique d’Apple désormais associé à OpenAI -, le signal le plus inquiétant concerne la fuite des experts en intelligence artificielle. Meta, engagé dans une bataille frontale pour attirer les meilleurs profils, n’hésite pas à proposer des rémunérations record pour débaucher les talents de Cupertino.
En juillet, Meta a réussi à débaucher Ruoming Pang, l’un des ingénieurs les plus brillants d’Apple, avec une offre de rémunération dépassant les 200 millions de dollars.
La course à l’IA met Apple sous pression
Alors qu’Apple peine toujours à rattraper son retard dans l’IA générative, ces départs massifs ne rassurent ni les investisseurs ni les analystes. Voir les équipes se réduire au moment même où la concurrence accélère est tout sauf idéal pour une entreprise critiquée pour son manque de clarté sur sa stratégie IA.
Certes, Apple s’apprête à nommer de nouveaux responsables pour remplacer les figures partantes. Mais la répétition des annonces, leur concentration sur des équipes stratégiques et la destination des transfuges alimentent une question de plus en plus insistante : la firme de Tim Cook traverse-t-elle un simple cycle de renouvellement… ou les prémices d’une crise de leadership ?