Pour la moitié des Belges, avoir des applications d’IA sur son smartphone, c’est non

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L’intelligence artificielle est aujourd’hui partout, que ce soit sur Internet, dans les programmes bureautiques ou sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie et de photos. Une omniprésence qui pose question : est-ce que les consommateurs en veulent vraiment ?

Face à la montée en puissance de l’intelligence artificielle, les constructeurs de smartphones se sont pressés pour proposer des outils et fonctionnalités dopés à cette technologie sur leurs appareils. Les développeurs d’applications ont suivi. Si bien qu’aujourd’hui, on trouve de l’IA absolument partout sur nos téléphones. D’autant plus que les IA génératives les plus populaires sont également disponibles sur mobile, ChatGPT, Perplexity, Gemini… Pourtant, cette omniprésence n’est pas souhaitée par l’ensemble des consommateurs belges.

Un paysage divisé

La moitié des Belges ne veut tout simplement pas d’applications d’IA sur leur téléphone, selon une étude menée par iVox à la demande de Swappie, spécialiste des iPhone reconditionnés, sur 1.000 adultes.

50,4 % des sondés évitent délibérément d’utiliser l’IA sur leur smartphone, selon les résultats de l’étude. Une réticence plus marquée chez les femmes (56 %) et les personnes de plus de 55 ans (69 %). « Les hommes (45 %) et les adultes jusqu’à 34 ans (26 %) sont plus ouverts aux applications d’IA », indique Swappie dans son communiqué.

Quid des jeunes ?

Une autre étude, basée sur 200 adolescents de 10 à 17 ans et citée par Swappie, a montré qu’ils étaient à peine 29 % à ne pas vouloir installer d’applications d’IA sur leur téléphone. Une différence générationnelle nette, qui illustre la normalisation rapide de ces outils chez les plus jeunes.

Les adultes belges utilisent l’IA avant tout pour obtenir des conseils personnalisés ou poser des questions (28 %), suivis par la recherche en ligne (26 %). Seuls 15 % y recourent pour des besoins professionnels.

Chez les adolescents, la dynamique est différente. L’IA est d’abord un outil de soutien scolaire : 37 % l’utilisent pour leurs devoirs – une bonne nouvelle pour les parents -, juste devant son usage comme moteur de recherche (36 %). Un jeune sur cinq crée déjà images, vidéos ou musique grâce à cette technologie.

Un soutien émotionnel

Les adolescents se tournent donc plus facilement vers l’intelligence artificielle, et ce, même pour des questions intimes. Près de 22 % d’entre eux ont déjà partagé leurs émotions ou problèmes personnels avec une IA, contre 13 % des adultes. Chez les 18-34 ans, cette proportion grimpe toutefois à 28 %.

L’IA devient ainsi – pour certains – un interlocuteur alternatif : un quart des enfants et un cinquième des adultes ont déjà préféré poser une question à un chatbot plutôt qu’à un proche.

Face à ces pratiques, les parents restent divisés, selon l’étude. Seuls 24 % approuvent l’usage de chatbots IA par leurs enfants sur smartphone, 28 % s’y opposent fermement, et 48 % n’ont pas d’avis. Un signe, selon les analystes, que beaucoup ne perçoivent pas encore clairement les implications concrètes de l’IA dans la vie de leurs enfants.

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