Youtube permet à nouveau de dire “merde” sans renoncer à la pub

Oui à “con”, “connard” et “merde”, mais “putain” avec modération: Youtube, propriété de Google, a assoupli ses règles sur les mots vulgaires et grossièretés, après la bronca provoquée par la précédente mise à jour.

“De nombreux mots qui posaient problème (mer** etc.) ne déclencheront plus de démonétisation”, a annoncé mardi soir sur Twitter Romain Cabrolier, directeur des partenariats chez Youtube France, qui avait promis mi-janvier un ajustement de règles jugées trop strictes par de nombreux créateurs.
Selon la page de support de Google, les termes “plutôt vulgaires tels que +salope+, +con+, +connard+ et +merde+”, ainsi que “la plupart des termes vulgaires utilisés dans du contenu vidéo musical ou une séquence de stand-up” peuvent générer des revenus publicitaires.

Il reste interdit d’utiliser des mots “très grossiers”

Toutefois, il reste interdit d’utiliser des mots “très grossiers” comme “putain” dans les sept premières secondes de la vidéo, dans le titre, dans l’image de couverture de la vidéo ou trop fréquemment, sous peine de ne pouvoir tirer aucun revenu de son contenu.
Youtube a également assoupli mardi ses consignes en anglais, détaille-t-il dans un blog distinct. Les gros mots “modérés” (“bitch”, “asshole”, “shit”) sont autorisés tout au long de la vidéo, et certaines publicités pourront être affichées même si le “f-word” (fuck) est prononcé dans l’introduction. En revanche, aucune vulgarité n’est acceptée dans les titres et miniatures.

Une application plus stricte que prévue

“L’examen de nos propres données nous a permis de constater que notre politique en matière de grossièretés (mise en place à partir de novembre 2022) a entraîné une application plus stricte que nous ne l’avions prévu”, reconnaît Youtube dans une vidéo en anglais.
Les vidéos démonétisées seront à nouveau vérifiées d’ici le 10 mars.
La plateforme utilise des algorithmes pour analyser le texte et les images et retirer les contenus illégaux ou non conformes à son règlement.

D’autres règles visent à modérer le contenu dans le but de protéger les annonceurs qui ne souhaitent pas voir leur marque associée à des expressions vulgaires. Mais aucune liste exhaustive n’est communiquée par la plateforme.

Avec le durcissement progressif de ces règles, de nombreux créateurs se sont mis à censurer (biper) eux-mêmes de plus en plus d’expressions potentiellement interdites, afin de se prémunir contre une démonétisation qui peut être rétro-active, car les changements de règles concernent même les vidéos publiées avant les mises à jour.
La dernière mise à jour, qui interdisait les vulgarités dans les 15 premières secondes de la vidéo, avait notamment provoqué la colère de nombreux utilisateurs qui avaient vu leurs anciennes vidéos démonétisées et constaté une perte de revenus.
“Sachez qu’à moins d’être le créateur le plus poli du monde, Youtube nous casse bien les couilles avec sa nouvelle règle de démonétisation de gros mots. C’est ridicule, la censure bousille la vidéo et leur règle est rétroactive. Un simple ‘Oh merde’ suffit à démonétiser”, s’était plaint en janvier le Youtubeur français Terracid (Wankil Studio) sur Twitter.

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