Voici le premier robot humanoïde grand public, de quoi faire peur à Tesla ?

Avis aux allergiques des tâches ménagères : le premier robot humanoïde grand public débarque bientôt sur le marché. La société norvégienne 1X Technologies ouvre les précommandes de NEO, son robot domestique, grillant ainsi la priorité à Tesla et à son futur Optimus.

Proposé à 20.000 dollars, NEO se positionne comme le modèle le plus abordable de sa catégorie. Sa promesse est simple : réaliser les corvées à notre place pour que nous profitions pleinement de notre temps libre à la maison.

« Les humanoïdes ont longtemps été un objet de science-fiction… puis de recherche. Mais aujourd’hui, avec le lancement de NEO, les robots humanoïdes deviennent un produit. Quelque chose que vous et moi pouvons toucher », écrit Bernt Børnich, le CEO de 1X Technologies, dans un communiqué.

Des performances prometteuses… sur le papier

Mesurant 1,68 mètre pour 30 kg, NEO peut soulever jusqu’à 70 kg et déplacer des objets de 25 kg, mais son rôle vise essentiellement à réaliser des tâches ménagères (plier le linge, ranger des étagères ou un espace). Il est pilotable via application mobile ou commande vocale, grâce à plusieurs micros, haut-parleurs et caméras intégrés. Compatible Wi-Fi, Bluetooth et 5G, il dispose d’une autonomie annoncée de 4 heures.

Sur le papier, tout semble séduisant. D’autant que NEO a été conçu pour paraître plus “chaleureux” que les robots traditionnels : structure en polymère souple (moins dangereuse qu’un châssis rigide), mouvements fluides grâce à la technologie Tendon Drive et niveau sonore quasi inaudible (22 décibels).

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Mais dans la pratique, plusieurs limites apparaissent. L’autonomie réelle tournerait plutôt autour de 2 à 3 heures, et NEO n’est pas étanche. Surtout, il n’est pas entièrement autonome : pour chaque tâche qu’il ne maîtrise pas, un employé de 1X Technologies peut en prendre le contrôle à distance via un casque de réalité virtuelle, afin de lui “enseigner” le geste.

Problème : cela signifie qu’un opérateur humain peut voir votre intérieur en direct à travers les caméras du robot et entendre vos conversations. Un point sensible que le PDG assume pleinement : « Si vous achetez ce produit, c’est que vous acceptez ce contrat social. Sans vos données, nous ne pouvons pas améliorer le produit », justifie Bernt Børnich, auprès du Wall Street Journal.

L’entreprise promet néanmoins plusieurs garde-fous : chaque session devra être explicitement autorisée, le robot changera de couleur lorsqu’un opérateur sera connecté, et il sera possible de flouter les visages ou de définir des zones interdites. Mais comme le souligne Frandroid, tout repose encore sur la bonne foi de l’entreprise.

Des débuts chaotiques

Malgré son avance commerciale, NEO est encore loin de révolutionner la maison. Le Wall Street Journal, présent à une démonstration, rapporte que le robot n’a rien effectué de manière autonome : toutes les actions étaient télé-opérées. De quoi refroidir celles et ceux qui pourraient être intéressés.

Chaque action de NEO demande un temps infini et une bonne dose d’hésitation : deux minutes pour plier une chemise, des gestes encore saccadés et des chutes répétées. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer confier ses corvées à un assistant aussi maladroit.

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Un pari sur l’avenir

En réalité, NEO s’adresse surtout aux technophiles fortunés prêts à miser sur le long terme. 1X promet que, grâce à des mises à jour logicielles et à l’IA, son robot apprendra progressivement à effectuer des tâches basiques et gagnera en autonomie. Autrement dit, vous achetez aujourd’hui un robot encore peu compétent, dans l’espoir qu’il s’améliore avec le temps.

Mais en procédant de la sorte, 1X Technologies devance Tesla, dont le robot Optimus n’arrivera pas avant 2026, ou encore Xpeng, qui prépare son propre modèle, Iron.
Mais cette avance semble davantage marketing que technologique. Tesla, de son côté, s’est montré plus prudent, multipliant les démonstrations internes sans annoncer ni prix ni calendrier.

Un marché colossal mais incertain

Une stratégie que l’on peut cependant comprendre quand on sait que le marché des robots domestiques pourrait peser 38 milliards de dollars d’ici 2035, selon les prédictions de Goldman Sachs. De quoi attiser les convoitises et les annonces précoces de produits pas terminés. Mais une chose est sûre : être le premier ne garantit pas le succès. Et pour l’heure, NEO semble davantage incarner les promesses du futur que la révolution du présent.

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