La réponse européenne à Starlink : une constellation de satellites signée Airbus, Thales et Leonardo

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Alors que la constellation de satellites Starlink de SpaceX ne cesse de croitre au-dessus de nos têtes, une alliance se prépare du côté du Vieux continent pour apporter un réseau Internet par satellite européen.

Autre entreprise d’Elon Musk, SpaceX règne en maître sur le marché de l’Internet par satellite. Elle est la première à s’y être lancée et a récemment envoyé sa 300e mission de déploiement de satellites dans l’espace. Sa constellation avoisine les 8.300 engins en orbite, selon les observateurs, et connecte plus de 7 millions de personnes à travers le monde. Autrement dit, le projet Starlink est particulièrement bien avancé. Surtout au vu de la concurrence, quasi inexistante du fait que les projets sont à un stade encore très peu avancé en comparaison. L’européen Eutelsat OneWeb ne comptabilise que 651 engins, contre une centaine pour Kuiper d’Amazon.

Mais un nouvel acteur pourrait bientôt arriver du côté l’Europe, grâce à une alliance de plusieurs entreprises majeures : Airbus, Thales et Leonardo.

Une alliance de choix

Le directeur général d’Airbus Defence and Space, Michael Schoellhorn, a en effet révélé au journal italien Corriere della Sera qu’une alliance européenne était sur « la bonne voie » pour développer un « Airbus des satellites ». Avant de tout de même tempérer : « Il reste encore plusieurs aspects à clarifier avant de franchir une étape aussi importante ».

Un rapprochement des trois grands fabricants de satellites du Vieux Continent est discuté depuis plusieurs mois, selon le directeur. La vitesse de déploiement de Starlink, les enjeux de souveraineté, d’indépendance et d’autonomie, ainsi que le contexte géopolitique ont poussé à avoir cette discussion et ont accéléré les choses.

« Le succès de Starlink et la nature des risques à réduire en Europe ont été en grande partie les facteurs déclencheurs de cette discussion, à laquelle j’ai consacré beaucoup de travail ces derniers mois », a-t-il confié au média italien.

Des discussions délicates

Bien évidemment, créer une alliance entre les trois piliers européens de la défense n’est pas chose aisée. Plusieurs sujets restent sensibles, dont le partage du capital, de même que les retombées industrielles, les emplois, les contreparties et compensations, etc.

Mais plus encore, la perspective de gouvernance d’une multinationale inquiète. Plusieurs cas dans l’aviation européenne ont montré que cela était rarement simple, que ce soit Airbus et ses deux pôles à Paris et Berlin ou le programme SCAF (Système de combat aérien du futur), rappelle Numerama.

Mais face à la concurrence mondiale, les trois groupes européens n’auront pas d’autre choix que de collaborer s’ils veulent avoir voix au chapitre. Fort heureusement, Airbus, Thales et Leonardo semblent en parfaitement conscients. C’est pourquoi les discussions avancent.

D’ailleurs, une première signature politique pourrait advenir d’ici la fin de l’année entre les trois groupes, selon le directeur général d’Airbus Defence and Space, avant un accord effectif début 2026. « Cette alliance pourrait constituer une étape importante pour l’industrie européenne, tant en termes de taille que de compétitivité », a conclu Michael Schoellhorn.

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