TikTok aussi interdit au niveau fédéral
Le conseil national de sécurité (CNS) a décidé vendredi d’interdire aux ministres, membres de cabinets et fonctionnaires fédéraux l’usage de l’application chinoise TikTok sur leurs appareils professionnels.
Cette interdiction, décidée sur base d’une analyse de la Sûreté de l’Etat et d’un avis du centre pour la cybersécurité (CCB), sera d’application pour une période de six mois à l’issue de laquelle elle sera évaluée, a indiqué le cabinet du Premier ministre. La mesure sera effective pour tous les appareils dont l’achat, l’abonnement ou l’usage relève totalement ou partiellement de l’autorité fédérale.
Le conseil des ministres devrait adopter la semaine prochaine une directive formalisant la mesure. Les appareils privés des agents ne sont pas visés par cette interdiction, mais le CNS leur recommande toutefois de ne pas installer l’appli chinoise. Celui-ci appelle dans la foulée tous les autorités régionales, provinciales et locales du pays à prendre des mesures d’interdiction similaires. Le secteur privé est également invité à la vigilance quant à l’usage de TikTok.
Différentes enquêtes menées par des services de sécurité ont montré que l’appli chinoise comportait plusieurs failles de sécurité, ouvrant la porte à un possible espionnage des données de ses utilisateurs. “Nous sommes dans un contexte géopolitique nouveau où l’influence et la surveillance entre États se sont déplacées vers le monde numérique. Nous ne devons pas être naïfs: TikTok est une entreprise chinoise qui est aujourd’hui obligée de coopérer avec les services de renseignement chinois”, a commenté le Premier ministre Alexander De Croo, cité vendredi dans un communiqué.
Face à ce risque, plusieurs gouvernements, celui des Etats-Unis en tête, ont décidé dernièrement d’interdire l’usage de TikTok sur les appareils professionnels de leurs agents. La Commission européenne a également agi en ce sens pour ses fonctionnaires. Lundi, le ministre-président wallon, Elio Di Rupo, lui-même actif de longue date sur TikTok, avait annoncé l’intention du gouvernement d’interdire l’application pour le personnel wallon. Jeudi, la Flandre faisait de même.
Vendredi, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, confirmait déjà que son gouvernement suivrait également le mouvement.
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