Sonos Era 300, l’enceinte d’une nouvelle ère sonore?

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Avec ses nouvelles enceintes connectées, le spécialiste du multiroom veut marquer le début d’une nouvelle ère sonore. Passe-t-on de la stéréophonie à une musique plus atmosphérique ? Nous avons voulu vérifier si c’était possible.

Près d’un siècle s’est écoulé depuis qu’Alan Blumlein, un ingénieur anglais, a eu l’idée d’inventer le son stéréo en regardant un film dans un petit cinéma de quartier. Si la plupart d’entre nous n’ont jamais expérimenté le son lancinant des phonographes du début du XXe siècle, l’audio à deux canaux reste le format dominant. Mais peut-être plus pour longtemps.

Après avoir fait ses preuves dans l’industrie cinématographique, le son atmosphérique s’impose enfin dans le monde musical. De plus en plus d’albums sont mixés en audio spatial, les plateformes de streaming ont largement adopté ces formats. Il n’y a plus de doutes possibles : nous sommes entrés dans une nouvelle ère sonore”, confie Chris Davies, Vice Président Audio chez Sonos, rencontré à Paris. Il fut un temps où la musique stéréo était considérée comme un simple gadget. Aujourd’hui, c’est au tour de l’audio spatial de convaincre les sceptiques, et c’est un défi que la Sonos Era 300 pense être prête à relever.

La musique atmosphérique, c’est quoi ?

Fruit d’un travail de 5 ans, la nouvelle enceinte connectée de Sonos promet une montée en gamme de la qualité acoustique avec l’arrivée de l’audio spatial. Cette technologie, déjà présente sur certains casques et barres son, permet de lire des fichiers sonores au format Dolby Atmos, plongeant l’auditeur dans une sphère acoustique 3D. La musique Dolby Atmos, également connue sous le nom d’audio spatial ou 360, ajoute de la hauteur à la stéréophonie. “Plutôt que de simplement diriger deux canaux audio, gauche et droit, comme le ferait une enceinte stéréo, l’Era 300 peut positionner chaque son de manière plus spécifique dans la pièce, y compris au-dessus de la tête”, explique Chris Davies. “Cela permet aux musiciens et à leurs producteurs de faire de nouvelles choses, plus immersives, avec leurs morceaux. Encore fallait-il un produit à la hauteur, capable de décupler les sensations.

Qu’y a-t-il sous le capot ?

Si visuellement l’Era 300 attire le regard, c’est grâce à son esthétique en “sablier cintré”. Un design assez inédit qui la distingue des autres enceintes du marché. Pour cause : sa taille imposante renferme 6 amplificateurs numériques de classe D suffisamment puissants pour inonder une pièce et pulvériser le son en trois dimensions. La forme suit donc la fonction.

Les six haut-parleurs de l’Era 300 pointent chacun dans des directions différentes :

deux haut-parleurs de graves sont orientés vers la gauche et la droite, et deux haut-parleurs d’aigus intermédiaires utilisent des guides d’ondes pour diriger le son vers l’extérieur. Un tweeter intermédiaire à l’avant gère le canal central, tandis qu’un tweeter à pavillon directionnel au sommet fait rebondir le son sur le plafond, pour l’effet de hauteur.

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À l’épreuve du test

Pour l’instant, l’Era 300 ne prend en charge que le Dolby Atmos via Amazon Music Unlimited (encore indisponible en Belgique) et Apple Music. Nous avons donc testé l’audio spatial d’Apple, en “loseless” haute qualité. Les premières mesures de “Deep Deep Feeling” de Paul McCartney (sur l’album “McCartney III”) laissent entrevoir tout le potentiel acoustique de l’Era 300. Les coups de batterie, en intro, prennent chaleureusement de l’espace. L’enceinte a du coffre. Passé la trentième seconde, le piano, les chœurs et les effets de cordes se dévoilent par couches spacieuses, chaque son venant d’un autre endroit. Passé la deuxième minute et la montée en crescendo, les cordes de la guitare acoustique deviennent presque palpables.

D’autres morceaux confirment nos premières impressions. La scène sonore de l’Era 300 est impressionnante, plus enveloppante qu’en stéréo, comme si les musiciens et les chanteurs étaient disposés sur une scène devant vous, plutôt que de provenir d’un seul point, plus étroit. C’est en passant de la piste spatiale à la piste stéréo que l’on s’en aperçoit le plus. Les premières semblent plus aérées et plus riches qu’avec les pistes stéréo. La version Atmos de Sonos s’avère aussi plus naturelle – et moins gadget – que sur des enceintes concurrentes.

Dans la pratique

Grâce à la matrice de microphones dans les modèles Era, les utilisateurs Android peuvent désormais profiter de la fonction Trueplay, qui adapte le son à l’acoustique de la pièce. L’enceinte fait aussi la part belle à la commande vocale. Sonos a son propre système (Sonos Voice, plus respectueux de la vie privée), mais Alexa est également pris en charge, et il y a un bouton de mise en sourdine à l’arrière si vous voulez couper le micro. Autre nouveauté : les contenus peuvent désormais être diffusés via WLAN ou Bluetooth 5.0, qui prend en charge les codecs SBC et AAC. Bien évidemment, l’appareillage avec d’autres enceintes Sonos est facilité via l’appli et permet de créer un véritable réseau interne à la maison qui peut diffuser des musiques différentes en fonction des pièces ou tout simplement, en ajoutant une barre son dans l’équation, décupler le son surround d’un téléviseur.

Notre verdict

Sonos n’est pas réputé pour être bon marché. Son argument de vente a toujours été la facilité d’appairage avec ses autres enceintes – pour un usage multi-room – autant que la qualité du son. À 499 euros, l’Era 300 se situe entre l’Era 100 (279 euros), qui remplace la Sonos One, et la Sonos Five (649 euros), toujours aussi sublime. Mais elle se distingue par un nouvel argument : un son spatial puissant et maîtrisé. Même si vous ne vous souciez pas du tout de musique Atmos pour le moment, il est difficile de contester la place de choix qu’occupe cette nouvelle enceinte. Plus sérieuse (et plus performante) que la dernière Apple Homepod 2, mais plus abordable qu’une Sonos Five, l’Era 300 nous a aussi séduit par des charmes plus profonds. Une belle scène sonore, des aigus, des médiums et des basses bien équilibrés, pour une écoute ample et naturelle. Que vous souhaitiez l’associer à une barre de son Sonos Arc ou Beam Gen 2 ou l’utiliser seule, à des fins musicales, c’est sans conteste l’enceinte du moment. Seul regret : en l’état actuel, l’Era 300 ne prend en charge la lecture de musique haute résolution 24 bits/48 kHz que via Qobuz et Amazon Music, et l’audio spatial que via Apple Music et Amazon, alors que d’autres plateformes (Tidal, par exemple) ont déjà adopté ce format. Une petite mise-à-jour en ce sens ne pourrait que lui faire du bien.

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