L’activiste pour le respect de la vie privée autrichien Max Schrems a déposé vendredi une plainte à l’encontre de Telesign, une filiale de Proximus, auprès de l’Autorité belge pour la protection des données (APD). Il accuse cette entreprise d’attribuer un score de confiance à des millions de numéros de téléphone “sans que personne n’en soit informé ou ne donne son autorisation”.
Proximus a repris TeleSign en 2017 via sa filiale BICS, qui traite les communications à l’échelle mondiale. Cette entreprise fournit notamment des services de sécurité comme l’authentification à deux facteurs à des entreprises internet. ByteDance, l’entreprise à l’origine de l’application TikTok, le service de communication Skype ou encore la société de jeux EA comptent parmi ses clients.
En mars de l’an dernier, le journal Le Soir avait indiqué que les données de millions d’utilisateurs de téléphone avaient été transmises de BICS à TeleSign. Cette dernière les a analysés et leur a octroyé un score de réputation.
Selon M. Schrems, ces pratiques ne sont pas conformes aux normes européennes du RGPD. En outre, les données sont traitées aux Etats-Unis, et les autorités américaines peuvent donc avoir accès à toutes les données. Deux raisons pour lesquelles il a déposé une plainte vendredi auprès de l’Autorité belge pour la protection des données.
La porte-parole de l’APD, Aurélie Waeterinckx, confirme le dépôt de plainte, et précise qu’une condamnation pour ce genre de faits peut atteindre une amende de 4% du chiffre d’affaires de l’entreprise.
En 2022, le chiffre d’affaires de TeleSign s’est élevé à 473 millions d’euros, celui de BICS à 1,13 milliard et celui de Proximus à 5,91 milliards. Le chiffre d’affaires considéré dépendra de l’entité jugée responsable – si une faute est reconnue – en fin d’enquête. L’amende pourrait aller jusqu’à 236,4 millions d’euros.
Proximus indique de son côté “n’avoir été informé (de la plainte, NDLR) par aucun canal officiel” jusqu’à présent.
