L’entreprise allemande Deepl veut accélérer ses services et s’imposer comme un leader européen de la traduction automatisée. Et se dit capable de traduire l’ensemble du Web en un peu plus de 18 jours…
DeepL vient de franchir une nouvelle étape dans sa stratégie de croissance. Le spécialiste de la traduction automatisée annonce avoir mis en service un supercalculateur de dernière génération (NVIDIA DGX SuperPOD), une première en Europe. L’objectif affiché : doper ses capacités de traitement pour répondre à une demande croissante en traduction de contenus, tout en conservant une longueur d’avance sur ses concurrents.
Grâce à cette nouvelle infrastructure, hébergée en Suède, DeepL affirme pouvoir traduire l’intégralité d’internet en 18,5 jours, contre 194 auparavant. Si la performance impressionne, c’est surtout l’enjeu business qui retient l’attention. En renforçant ses outils internes, DeepL entend améliorer la qualité, la vitesse et l’interactivité de ses services, tout en préparant l’introduction de nouvelles fonctionnalités basées sur l’IA générative.
Une alternative européenne crédible
L’investissement s’inscrit dans une stratégie plus large : proposer une alternative européenne crédible aux solutions américaines comme Google Translate ou ChatGPT. « L’intégration de cette nouvelle infrastructure améliore notre offre actuelle et ouvre la voie à de nouveaux services », explique Jarek Kutylowski, CEO de DeepL. En ciblant des secteurs exigeants comme le juridique, la finance ou la santé, DeepL espère se différencier par la précision, la sécurité des données et la personnalisation des traductions.
Le déploiement de ce SuperPOD doit également permettre de soutenir le développement de modèles linguistiques plus complexes et adaptables, préfigurant une nouvelle génération d’outils professionnels. L’entreprise compte ainsi étoffer son offre premium et accélérer sa pénétration du marché B2B.
Face à une concurrence mondialisée et à un marché en pleine expansion, DeepL mise donc sur la maîtrise technologique et la souveraineté européenne pour se démarquer. Reste à transformer cette avance en parts de marché et à convaincre les entreprises que la qualité et la fiabilité valent l’investissement.