Où en sont les robots humanoïdes?

Optimus Tesla

Flexibilité du mouvement, autonomie des actions dans l’exécution des tâches… où en sont les robots humanoïdes ? La World Robot Conference, qui s’est tenue fin août à Pékin, permet de faire le point sur les dernières avancées.

Quand les robots humanoïdes vont-ils marcher parmi nous dans la vie de tous les jours, effectuant différentes tâches pour faciliter notre quotidien ? Ce n’est peut-être pas pour tout de suite, mais il y a des avancées dans le domaine. Des événements comme la World Robot Conference, qui s’est tenue du 21 au 25 août à Pékin, en Chine, permettent de suivre ces évolutions.

Elle a été l’occasion pour 27 robots de faire leur lancement officiel. Ils ont pu démontrer leurs prouesses en jouant des instruments de musique, en faisant de la calligraphie ou des arts martiaux, ou en servant des boissons. L’Optimus de Tesla était également présent, mais est resté immobile. Voici donc quelques avancées dans le secteur et quelques pistes pour son futur.

Des membres en plastique ?

Une des entreprises présentes était Wisson Technology, originaire de Shenzhen. Elle est spécialisée dans le mouvement des robots manipulateurs – c’est-à-dire les bras qui exécutent des tâches précises sur une chaine de production, par exemple. Contrairement aux autres entreprises, elle ne mise pas sur des moteurs pour faire bouger les “coudes” de ce bras, mais sur des morceaux en plastique imprimés en 3D, des sortes de muscles pneumatiques artificiels, pliables et flexibles. Les bras de Wisson, qui font un peu penser à des serpents, ont ainsi une liberté de mouvement, aussi appelée “axe”, beaucoup plus grande.

Voici une vidéo, pour illustration de ce mouvement :

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Une technologie intéressante, car elle coûte dix fois moins cher que la version avec moteurs, explique Cao Wei, de la société de capital-risque Lanchi Ventures, soutien de Wisson, à Reuters. Il ajoute que la technologie pourrait aussi être utilisée dans des robots humanoïdes, et que l’entreprise a déjà envoyé des échantillons de bras “humains” à des entreprises étrangères. Un des freins des robots est aujourd’hui encore le prix : le développement coûte cher.

Avancées

Au micro de CNBC, il ajoute qu’un tournant est proche, pour les robots humanoïdes. Dans un à deux ans, on pourra donner plusieurs tâches à un robot (actif dans la manufacture), et ce dernier sera capable d’établir des priorités et se déplacer dans la pièce pour les exécuter. Il estime que ce robot sera d’ailleurs “commercialement viable”. C’est que l’essor des bots d’IA, comme ChatGPT, ont permis d’avancer dans le domaine des robots. Leur capacité à traiter des informations, afin d’exécuter des tâches, se serait nettement améliorée.

Une autre entreprise dans laquelle Lanchi Venture investit est Agibot. Cette dernière a ouvert les commandes pour certains de ses robots. Les premières livraisons devraient avoir lieu en octobre. Ils peuvent accomplir des tâches comme des ventes dans des magasins ou servir de guide dans des expositions. Ou encore apporter des pièces, dans des usines.

Une autre entreprise encore, Limx Dynamics, s’est déjà fait connaître pour son robot qui peut monter des escaliers et retrouver son équilibre si on le pousse. Ici, elle a pu montrer que le robot était capable de déplacer des objets dans un hangar et de réorganiser sa tâche de manière autonome, si on déplace sa cible.

Le média américain note aussi qu’il n’est cependant pas toujours clair si les robots exposés sont autonomes ou s’ils sont téléguidés, et que les mouvements de certains sont encore loin d’être fluides.

Grand avènement des robots ?

Malgré ces quelques avancées, il faudrait encore attendre quelques années avant de voir les robots débarquer en masse dans nos vies. “Vers 2030, un seul robot sera probablement capable d’effectuer des tâches ménagères simples, des soins infirmiers et des traitements médicaux, en partie seul et en partie en coopération avec des humains”, explique Shigeki Sugano, président de la Société japonaise de la robotique. Ces robots seraient également capables d’exprimer des sentiments, selon l’expert. Des robots entièrement autonomes ne seraient pas à prévoir avant 2050.

Il ajoute qu’un des soucis à résoudre est l’autonomie de la batterie, qui n’est souvent que de deux heures. Ce qui limite le travail que les robots peuvent effectuer.

Quoi qu’il en soit, une des tendances qui se démarque aujourd’hui déjà, c’est que la Chine se positionne pour être la grande puissance des robots. Ces dix dernières années, des dizaines de milliards d’euros ont été investis. Le secteur est soutenu par Pékin, qui veut diversifier l’économie. Les robots pourraient ainsi suivre la voie des véhicules électriques chinois, un secteur qui a connu une véritable montée en puissance ces dernières années. Selon Cao, les Etats-Unis ont aujourd’hui toujours une avance sur la Chine, mais l’Empire du milieu a l’avantage d’être quasi auto-suffisant dans sa chaine d’approvisionnement.

L’intelligence artificielle est présente dans la plupart des secteurs, ou presque, avec ses partisans et ses détracteurs, mais quel est son impact?

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