Métavers: des terrains virtuels qui valent des millions
Dans le métavers, univers parallèle en construction, des promoteurs immobiliers d’un nouveau genre font flamber les prix.
Plus de 4 millions de dollars. C’est la somme folle empochée par la société Atari pour un… terrain virtuel. L’ancienne gloire du jeu vidéo a cédé sa parcelle numérique à Republic Realm, un promoteur immobilier d’un nouveau genre, qui se spécialise dans l’aménagement urbain des métavers. Pour rappel, les métavers sont des univers parallèles en cours de construction, que l’on visite avec un casque de réalité virtuelle. Le pari de Republic Realm est de profiter de l’engouement autour de ces métavers pour valoriser ses achats de terrains digitaux.
The Sandbox comptabilise déjà des achats immobiliers pour une valeur totale de 256 millions de dollars.
La transaction concerne une parcelle localisée dans The Sandbox, un métavers en pleine ascension. Cette plateforme crée par deux entrepreneurs français vient de lever 93 millions de dollars auprès d’investisseurs prestigieux comme Softbank. Elle comptabilise déjà des achats immobiliers pour une valeur totale de 256 millions de dollars, d’après le site spécialisé NonFungible.com. La stratégie de The Sandbox est d’attirer des marques fortes dans son univers, afin d’y implanter des expériences virtuelles immersives. La série The Walking Dead, le rappeur Snoop Dogg et même les Schtroumpfs y possèdent leur parcelle. “C’est un environnement très prometteur, dans lequel les utilisateurs iront chercher des expériences virtuelles interactives avec leurs marques préférées. Cela correspond parfaitement à ce que l’univers des Schtroumpfs peut proposer”, indique Guillaume Baudoul, responsable gaming chez IMPS, la société qui gère la franchise des personnages créés par Peyo. Les visiteurs du métavers pourront prochainement visiter le “quartier Schtroumpf” où ils pourront notamment jouer à un jeu dédié et acheter des avatars personnalisés.
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Eldorado immobilier
L’univers de The Sandbox est en phase de test avec les développeurs. Quand il sera lancé vers le grand public, il représentera une sorte de parc d’attractions virtuel. En attendant, la spéculation explose pour ce nouvel eldorado immobilier. “C’est comme acheter un terrain à Manhattan au moment où la ville se construisait il y a 250 ans”, assure Andrew Kiguel dans TheWall Street Journal. Le patron de Tokens.com a récemment acheté un terrain virtuel pour 2,5 millions de dollars dans le fashion district de Decentraland, un autre métavers qui totalise déjà des ventes immobilières pour plus de 100 millions de dollars. Tous ces achats de parcelles ont été conclus en mana, la monnaie d’échange officielle de Decentraland. Cette cryptomonnaie a vu son cours s’envoler le mois dernier lorsque le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a déclaré que son entreprise s’appelait désormais Meta et que son nouvel horizon était le métavers. Dans la foulée de cette annonce, qui ouvre la voie aux investissements dans les univers virtuels parallèles, la valeur du mana a été multipliée par sept. Celle du sand, la cryptomonnaie de The Sandbox, a été multipliée par dix.
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Mais comme pour tout placement spéculatif, les investisseurs ne sont pas à l’abri d’une déconvenue. Les promesses infinies des métavers ne seront pas toutes tenues. Et la volatilité du marché des cryptomonnaies peut chambouler les plans des spéculateurs. La semaine dernière, le bitcoin a subi une forte décote (-20% en un jour), entraînant dans sa chute de nombreuses cryptos alternatives. Le sand et le mana n’y ont pas échappé.
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