LN24, proche du clap de fin

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Une assemblée générale extraordinaire est convoquée le 30 mai. La situation est grave. Une recapitalisation est espérée. Mais la fin des activités est sur la table.

Ils ne sont plus très nombreux à donner un avenir à LN24, la chaîne d’information continue créée par Joan Condijts et Martin Buxant. Rachetée en décembre 2021 par IPM, elle continue à creuser un gouffre budgétaire difficile à soutenir pour le groupe de presse qui détient notamment La Libre et la DH. Aux difficultés structurelles s’est ajoutée la crise de l’inflation et l’indexation des salaires.

Le scénario le plus souvent évoqué, ce serait une cessation des activités au lendemain des élections du 9 juin prochain. La piste d’un clap de fin est désormais explicitement évoquée, alors qu’une assemblée générale extraordinaire est convoquée le 30 mai prochain. Même si une recapitalisation reste la volonté première.

Dans L’Echo, le CEO d’IPM François le Hodey confirme que son groupe “coordonne une augmentation de capital en vue de donner à LN24 toutes ses chances de s’imposer comme une des chaînes de télévision de référence dans le paysage médiatique belge”.

Une dernière chance?

Qui y croit encore? C’est la question à mille inconnues de ce nouveau tour de table. Depuis sa reprise par IPM, LN24 a toutefois connu tout: le départ de ses fondateurs, des restructurations, une stratégie internet revue à la baisse, des synergies développées avec les autres titres du groupe, des émissions supprimées, un renflouement demandé à la Fédération Wallonie-Bruxelles…

Le nouveau rapport rédigé en vue de cette assemblée générale extraordinaire n’élude donc pas la cessation d’activités, mais il propose une réorientation stratégique marquée par une nouvelle diminution des productions propres. Un regroupement des émission en prime time est sur la table. Le nouveau partenaire recherché viserait à “apporter des synergies industrielles, marketing et commerciales”.

La situation est alarmante, en tout état de cause: les pertes s’élèvent, selon L’Echo, à 6,8 millions d’euros pour un capital social de 11,3 millions. D’où cette assemblée générale extraordinaire, indispensable selon la loi. Et d’où ce scénario qui prend de l’ampleur: un clap de fin après les élections. Car le risque, c’est bel et bien que LN24 ne finisse par emporter IPM avec elle dans la tourmente.

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