Les grandes tendances de l’entrepreneuriat tech en Belgique et en Europe

© getty
Vincent Genot
Vincent Genot Coordinateur online news

Avec près de 1.839 start-ups passées par son programme depuis 2014, Start it @KBC dresse pour la première fois un baromètre chiffré de son écosystème. Explosion de l’intelligence artificielle, domination du B2B, disparités persistantes entre fondateurs et fondatrices… cette photographie inédite révèle les grandes tendances de l’entrepreneuriat tech en Belgique et en Europe.

1 839 : c’est le nombre de start‑ups accompagnées par le programme d’accélération Start it @KBC depuis sa création en 2014. Cela en fait non seulement le plus grand accélérateur de Belgique et d’Europe, mais aussi le cinquième au monde. Une analyse approfondie des données de ces start‑ups a livré quelques conclusions et enseignements intéressants.

Principales tendances et chiffres clés


Grosso modo, les start‑ups se répartissent en deux grands groupes : software, qui en 2025 représente 63,3 % de toutes les start‑ups participantes, et hardware, qui pèse pour 18,4 %. On retrouve également quelques catégories plus petites comme l’agrotech et la biotech.
Dans la catégorie software, l’évolution de l’IA est particulièrement marquante : 74 % de toutes les start‑ups logicielles actuelles sont des entreprises IA. En 2025, l’IA représente au total 46,9 % du nombre total de start‑ups. Une hausse spectaculaire puisque, sur l’ensemble de la période 2014‑2025, l’IA ne représente que 11,8 % du nombre de start‑ups logicielles, soit 6,5 % du total.

Dans la catégorie hardware, la mécatronique forme la plus grande sous‑catégorie, avec 72,2 %. Sur toute la période 2014‑2025, elle représentait 46,8 %, soit 7,6 % du nombre total de start‑ups. La mécatronique désigne les systèmes mécaniques combinant hardware, électronique et software : voitures, robots, équipements de production avancés…


« En peu de temps, l’IA est devenue la technologie du moment : près de la moitié des start‑ups s’y consacrent aujourd’hui. Et comme nous n’en sommes qu’au début, nous nous attendons à ce que ce chiffre continue d’augmenter. Le risque de bulle est très réel : beaucoup d’argent afflue aujourd’hui vers l’IA, mais à ce rythme, le bon grain sera tôt ou tard séparé de l’ivraie », affirme Lode Uytterschaut, fondateur et CEO de Start it @KBC. « Les enjeux éthiques, comme les chatbots qui tiennent des propos racistes ou les personnes qui utilisent des chatbots comme thérapeute sans être conscientes des risques liés au respect de la vie privée, sont des défis auxquels nous n’avons pas encore de réponse. Par ailleurs, l’IA passera d’une fonction surtout ‘explicative’ à une fonction plus exécutive : c’est passionnant, mais aussi très risqué. »

Le B2B l’emporte largement sur le B2C

Malgré l’effet de bulle, l’IA est devenue incontournable dans notre quotidien grâce à ses nombreuses applications. Contrairement, par exemple, à la blockchain, dont le champ d’application est beaucoup plus limité et qui, comme prévu, a dépassé son effet de mode, avec une part très restreinte de 0,7 % sur la période 2014‑2025.
En termes de business model, le B2B l’emporte largement sur le B2C avec, en 2025, 75,5 % du nombre total de start‑ups B2B, contre 24,5 % B2C.


Lode Uytterschaut : « Un pourcentage logique étant donné la position historique de la Belgique comme petit pays B2B avec un secteur de services développé dans le marché européen fragmenté, mais supérieur aux moyennes internationales qui se situent entre 60 et 65 %. À titre de comparaison, Y Combinator, le principal accélérateur mondial, connu pour son orientation B2B, comptait 70 % de start‑ups B2B en 2023. »

Les femmes lèvent encore moins d’argent que les hommes

Malgré un nombre croissant de fondatrices, les femmes lèvent encore (beaucoup) moins d’argent que les hommes. « Malgré une prise de conscience croissante, les fondatrices se heurtent toujours à des obstacles structurels, allant d’un accès inégal au capital à un manque de modèles ou de soutien adapté. Des initiatives et des programmes comme Thrive, axés sur le leadership féminin et l’entrepreneuriat dans la tech, restent donc indispensables », poursuit Lode Uytterschaut.

Enfin, parmi les 1.839 start-ups ayant participé au programme depuis 2014, 67 % sont encore actives aujourd’hui. Les start-ups de Start it @KBC font bien mieux que les moyennes générales : après cinq ans, 73 % d’entre elles environ existent toujours, contre seulement 51 % selon un benchmark international pour les start-ups ayant levé du capital-risque.

Expertise Partenaire