Sites Internet inaccessibles, applications mobiles et jeux vidéo en rade, mais aussi appareils connectés incontrôlables… La panne d’Amazon Web Services (AWS) a provoqué un véritable chaos numérique à travers le monde. Pourtant, certains l’ont plutôt bien vécue.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. L’adage n’a jamais été aussi juste que ce lundi, alors qu’une partie d’Internet tournait au ralenti pendant plusieurs heures, victime d’une défaillance majeure des services de cloud d’Amazon. Un incident qui rappelle, s’il en fallait encore une preuve, à quel point une grande partie du web mondial dépend de cet acteur incontournable.
Pendant que plus de 2.000 entreprises – parmi lesquelles Airbnb, Snapchat, Roblox, Fortnite, Slack, mais aussi Trends-Tendances – faisaient face à la panique, d’autres ont goûté à un avant-goût de vie sans technologie. Certains l’ont savouré, d’autres beaucoup moins.
Dépendance mise en lumière
La panne a donné lieu à des situations aussi cocasses qu’improbables. Comme cet utilisateur incapable de désactiver l’alarme de son enceinte connectée Alexa Echo, ou cette autre personne contrainte – malgré ses béquilles – de se lever pour éteindre les lampes de sa chambre, les commandes vocales Alexa étant hors service, rapporte CNN.
« À cause de la panne d’Amazon, Alexa ne fonctionnait pas ce matin. J’ai donc dû me lever en titubant dans le noir, me diriger vers la cuisine et allumer la cafetière MANUELLEMENT. Je ne peux pas vivre comme ça. Continuez sans moi », a ironisé un utilisateur sur X. « J’ai dû allumer ma lumière manuellement, sans l’aide d’Alexa. Mauvais début de journée », a renchéri un autre sur Reddit.
Cette journée sans technologie a rappelé à certains des gestes du quotidien depuis longtemps oubliés. Mais tout le monde n’a pas pris cette parenthèse déconnectée avec philosophie : la panne mondiale a également perturbé des réseaux bancaires, empêchant des clients de régler leurs achats ou même de payer leur repas au restaurant, entre autres.
Arrêt de travail forcé
C’est toutefois dans les entreprises que l’impact s’est fait le plus sentir. De nombreuses sociétés ont vu leur production suspendue ou leur chiffre d’affaires plonger, leurs sites de vente en ligne étant tout simplement hors service.
Ironie du sort, certains salariés d’Amazon ont, eux, profité de cette pause forcée. Dans l’incapacité de traiter les commandes, plusieurs ont été renvoyés chez eux, tandis que d’autres ont partagé sur les réseaux des vidéos les montrant en train de danser dans des entrepôts soudainement silencieux.
Un arrêt de travail forcé qui a aussi touché le monde de l’enseignement. De nombreux professeurs, dont les cours reposaient sur la plateforme d’apprentissage Canvas, se sont retrouvés dans l’impossibilité de poursuivre leurs activités. « Impossible de noter sur Canvas, Amazon Web Services est en panne. J’adore ne pas pouvoir travailler ! », s’est amusé un utilisateur de BlueSky, rapporte The Guardian.
Sur Reddit, un étudiant a, lui, vu le bon côté des choses : « Mes partiels sont inaccessibles. Je passe une excellente journée. »
Soudaine, massive et révélatrice, cette panne aura au moins eu le mérite de mettre en lumière la fragilité d’un écosystème numérique devenu indispensable – et la dépendance toujours plus forte du web mondial à un acteur technologique américain omniprésent.