Le rachat de VOO finalisé, Orange veut se muer en leader sur le marché télécom belge
Le rachat de l’opérateur liégeois VOO à peine finalisé, Orange Belgium a dévoilé jeudi ses ambitions futures. Le groupe, dans sa nouvelle version, vise ainsi à devenir l’un des leaders sur le marché télécom belge, là où il occupe pour le moment une position de challenger. Cela passera notamment par le déploiement de réseaux multi-gigabit via ses infrastructures fixes et mobiles, et donc la 5G. L’avenir de la marque wallonne n’a par contre pas encore été tranché.
Orange Belgium a finalisé vendredi dernier l’acquisition de 75% du capital moins une action de VOO, qui appartenait jusqu’alors à Nethys. Le groupe peut donc désormais partager ses ambitions futures pour la nouvelle entité née de cette reprise. C’est ce qu’elle a fait jeudi, en grandes pompes, au Palais 12 de Bruxelles, en la présentant à 3.000 membres du personnel des deux entreprises.
Son plan stratégique, qui couvre les 50 prochaines années, selon les mots de Xavier Pichon, le CEO d’Orange Belgium, est destiné à créer de la valeur pour les clients, le personnel, la société civile et les actionnaires. Il repose sur trois piliers.
Le premier correspond aux réseaux fixe et mobile de la nouvelle entité. D’ici la mi-2024, soit dans un an, Orange entend couvrir 95% de la population belge avec un accès à internet d’une vitesse de 1GB par seconde.
Sur le segment mobile, cela passera par une connexion 5G pour 40% de la population d’ici fin 2023 et 90% pour fin 2025. D’ici la fin décembre, l’opérateur déploiera en outre un cœur de réseau 5G Standalone, ce qui lui permettra de proposer un réseau “fiable” et des services personnalisés aux clients B2B. En outre, grâce à l’accord de partage du réseau d’accès radio (RAN) avec Proximus, Orange disposera, avec son concurrent, du nombre de sites radio (antennes) le plus élevé en Belgique.
Expérience client
Dans le fixe, une infrastructure dont ne disposait pas Orange jusqu’à présent, la nouvelle entité va accélérer le programme ‘GigaBoost’ de VOO, dont le but est de moderniser l’actuel réseau HFC (Hybrid Fiber Coax – Fibre à terminaison coaxiale). Pour la fin 2024, l’opérateur offrira une vitesse de connexion d’1 GB par seconde à 100% de ses clients à Bruxelles et en Wallonie. A Bruxelles et en Flandre, les clients profiteront par ailleurs également à terme d’un réseau gigabit grâce à l’accord passé avec Telenet. Celui-ci prévoit un accès réciproque des deux opérateurs à l’infrastructure fixe de l’autre pendant au moins 10 ans.
Orange Belgium va, de plus, investir dans la fibre optique dans les années à venir, en faisant évoluer ce programme ‘GigaBoost’ vers le ‘GigaFiber’. L’objectif est ici de proposer aux clients des vitesses de 10 Gbps. Au moins deux tiers du réseau devraient être couverts par cette technologie d’ici 2040, en combinant le propre réseau d’Orange et de VOO et des collaborations potentielles avec des partenaires externes à Bruxelles et en Wallonie.
Orange va également miser sur deux autres piliers. Le premier d’entre eux est “une excellence de l’expérience client unique”. Cela passera notamment par le rapatriement en Belgique et en interne de deux activités de service. Fin 2024, tous les appels des clients résidentiels convergents et tous les appels des clients professionnels du haut et du bas du marché seront ainsi gérés localement. Les relations clients seront entièrement gérées en Belgique. Les compétences IT d’Orange et de VOO passeront, elles aussi, d’un modèle externalisé à une version internalisée.
Enfin, la nouvelle entité veut devenir l’employeur tech & télécom préféré en Belgique, qui se veut “résilient, moderne et responsable”. Une ambition qui passera notamment par un objectif de devenir net zéro carbone d’ici 2040.
Et VOO ?
Et la marque VOO dans tout ça ? “Il faut dissocier notre ambition industrielle du portefeuille de nos marques (au nombre de 5, avec Orange et Hey Telecom d’une part et VOO, BeTV et Zuny de l’autre, NDLR)”, répond Xavier Pichon. “Nous allons travailler sur l’ensemble de nos marques”, assure-t-il.
Mais, complète le CEO, pour des raisons concurrentielles et d’attente de l’obtention du feu vert des différentes instances de régulation, il n’a pas été possible de réfléchir plus en avant sur la stratégie future des marques. “Maintenant qu’on a l’autorisation, on va procéder à cette analyse. Le futur, on ne le connait pas”, concède-t-il. “Quand on aura l’ensemble des facteurs entre les mains, on se décidera.”
L’objectif est en tous les cas que les clients aient clairement à l’esprit que les cinq marques précitées font partie d’une seule et même famille, espère-t-on chez Orange.
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