Laurent Alexandre, chirurgien et spécialiste de l’IA: “l’IA va nous permettre de faire reculer la mort”

Dans notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z, Laurent Alexandre, chirurgien et spécialiste de l’intelligence artificielle (IA), fait part de la place grandissante que tient l’IA dans nos vies, mais aussi du rôle qu’elle pourrait jouer dans la mort, ou plutôt dans la mort de la mort.

Laurent Alexandre, chirurgien, entrepreneur (il a fondé et revendu le site Doctissimo) et spécialiste de l’IA (intelligence artificielle) souligne que nous sommes au tout début d’une révolution : celle de l’intelligence artificielle. Pour lui, l’importance de l’IA et la place qu’elle occupe dans notre quotidien ne vont aller qu’en augmentant. « Le patron de Nvidia, leader mondial de microprocesseurs destinés à l’intelligence artificielle, expliquait qu’en 2033, l’IA serait un million de fois plus intelligente que Chatgpt4. Donc, il faut que l’on se prépare à une explosion de l’IA dans nos entreprises, dans nos familles et puis dans nos pays, parce que l’adaptation nécessaire va être immense. Les entreprises qui ne se jettent pas dans le bain de l’intelligence artificielle vont déposer le bilan. Elles vont être écrasées par leurs concurrents. »

Et de s’interroger aussi sur ces changements aussi rapides qu’imminents impliqueront dans le monde de l’entreprise et du travail en général. « Cela aura des conséquences très importantes pour le management des entreprises. Que va-t-on faire des salariés plus fragiles, moins innovants, moins intelligents dans ce monde où l’intelligence artificielle va être quasi gratuite et en quantité infinie? »

La mort de la mort

La fascination que les milliardaires ont développée pour essayer de battre la mort n’est pas un mystère. Ces derniers étant prêts à consacrer une partie (plus ou moins conséquente) de leur fortune pour y arriver. « La mort de la mort est un objectif absolument majeur pour eux », commente Laurent Alexandre. « Ils aimeraient bien profiter de leurs milliards pendant quelques millénaires plutôt que pendant quelques décennies. Et donc ils investissent beaucoup dans la lutte contre la mort. »

Mais bien plus que la volonté d’éradiquer la mort, c’est l’immortalité de la mémoire et du savoir qui fascinent, ce qu’on appelle l’immortalité numérique,  « c’est-à-dire le transfert du contenu de notre cerveau vers des ordinateurs. C’est ainsi que Sam Altman, le créateur de GPT, a un abonnement avec une société Nectome dont le but est de transférer le contenu de notre cerveau dans des ordinateurs, ce qu’on appelle « l’uploading. »

Lutter contre la mort

Pour le médecin, cela ne fait aucun doute : « L’IA va nous aider à lutter contre la mort. (…) L’IA va nous permettre de faire reculer la mort, la mort biologique. »

Laurent Alexandre conclut en soulignant le fait que l’IA est en train de susciter un débat sur l’avenir de l’humanité, bien plus profond que le (simple) recul de la mort. Plutôt un conflit qu’un débat, car il oppose les transhumanistes comme Elon Musk, qui veulent préserver l’homme biologique en l’augmentant ou en lui implantant des ordinateurs dans le cerveau, aux post-humanistes comme les dirigeants de Google qui veulent que nous acceptions que l’IA soit notre successeur.