Google vient d’annoncer l’arrivée d’un nouveau mode sur Gemini visant à aider ses utilisateurs à apprendre plutôt qu’à obtenir directement la réponse à leur question. Le géant américain emboite ainsi le pas à ChatGPT et fait de l’éducation, le nouvel enjeu stratégique majeur des chatbots.
Il n’aura pas fallu longtemps à Google pour répondre au mode Étude sur ChatGPT. Une semaine seulement après l’annonce d’OpenAI, le géant américain dévoile “Guided learning” (“apprentissage guidé”), un mode qui vise à aider les utilisateurs de Gemini, son IA générative, à comprendre les problèmes qu’ils cherchent à résoudre plutôt qu’à leur donner directement la réponse.
“Guided Learning décompose les problèmes étape par étape et adapte les explications à vos besoins pour vous aider à comprendre le ‘comment’ et le ‘pourquoi’ des concepts”, explique Google sur son site. Les réponses données peuvent inclure des images, des vidéos et des questionnaires interactifs.
Ce mode qui vise à “approfondir la compréhension”, “appréhender de nouveaux concepts” et à “développer l’esprit critique” a été développé en collaboration avec des étudiants, des enseignants, des chercheurs, ainsi que des experts en apprentissage, explique le PDG de l’entreprise, Sundar Pichai, dans son communiqué.
La guerre est déclarée
Une approche qu’a également adoptée OpenAI en développant le mode Étude de ChatGPT. Mais ce lancement – réservé aux États-Unis, au Japon, à l’Indonésie, à la Corée du Sud et au Brésil pour l’instant – révèle quelque chose d’important : les acteurs de l’IA générative misent désormais sur une approche éducative.
Une manière pour ces entreprises de tenter de redorer leur image, ternie par une réputation d’outil de triche. Dès son lancement, ChatGPT a été vivement critiqué par la sphère éducative, du fait qu’il représente un risque pour l’enseignement au sens large. De très nombreux élèves et étudiants se sont en effet tournés vers les chatbots pour faire leurs devoirs à leur place. Outre le fait que cela nuit à leur apprentissage, les IA génératives comportent encore aujourd’hui de fausses informations et font régulièrement des erreurs.
Mais ces efforts suffiront-ils à changer les usages réels des élèves et des étudiants ? À l’heure où l’intelligence artificielle s’installe durablement dans les pratiques éducatives, la question de l’intention – apprendre ou contourner – reste plus que jamais centrale dans l’utilisation des chatbots.