La folle année du bitcoin
La star des cryptomonnaies a fait un retour en force en 2020. En un an, la valeur du bitcoin a été multipliée par quatre. Le seuil des 35.000 dollars a même été dépassé. Explications.
Comment expliquer ce regain de forme après 2018 et 2019, période que certains appellent le crypto-winter, l’hiver des cryptomonnaies ? “En 2020, le bitcoin n’a fait que gagner de l’adoption, tant du côté des investisseurs institutionnels que des particuliers”, observe Mathieu Jamar. D’après une enquête menée par le fonds spécialisé Fidelity auprès de 800 fonds d’investissement américains et européens, ces derniers “sont de plus en plus nombreux à détenir des crypto-actifs dans leur portefeuille”. Un tiers des répondants affirment détenir des cryptomonnaies et 60% d’entre eux estiment que ces actifs ont leur place dans une stratégie d’investissement.
La structure d’investissement américaine Guggenheim Partners vient ainsi d’annoncer son intention de consacrer 10% de son fonds Macro Opportunities, qui pèse plus de 5 milliards de dollars, au bitcoin. La société informatique MicroStrategy, cotée en Bourse et dirigée par un crypto-enthousiaste, vient de son côté de déclarer qu’elle comptait placer 250 millions de dollars dans le bitcoin. Même le géant BlackRock s’intéresse désormais au bitcoin !
Or numérique
Autre facteur expliquant la hausse du cours du bitcoin en 2020: l’augmentation de ses cas d’usage. Le bitcoin montrerait de plus en plus sa capacité à être utilisé, d’une part, comme valeur “refuge” et, d’autre part, comme monnaie d’échange.
L’une des qualifications les plus communes du côté des enthousiastes du bitcoin est de comparer la star des cryptomonnaies à une matière première, une sorte d’or numérique. La quantité de bitcoin créée à terme étant strictement définie par son code informatique à 21 millions d’unités très exactement, les bitcoin addicts estiment que sa valeur ne peut qu’augmenter, du fait de sa rareté. “Le bitcoin est un safe heaven, un investissement qui permet de se prémunir contre l’inflation et contre la dévaluation des monnaies traditionnelles”, avance Marc Toledo, fondateur de Bit4You, première plateforme belge d’échange de cryptomonnaies. Rappelons tout de même que la forte volatilité de cet actif numérique le place dans la catégorie des investissements à hauts risques.
Lire aussi: Le bitcoin franchit la barre des 38.000 dollars
Deuxième cas d’usage : le bitcoin deviendrait petit à petit une véritable monnaie d’échange. Un événement survenu en octobre 2020 donne à ce titre de l’espoir aux promoteurs du bitcoin. Le très populaire système de paiement en ligne PayPal a en effet annoncé qu’il serait bientôt possible de payer en crypto-monnaies auprès de 26 millions de commerçants dans le monde ! Avec l’arrivée du Diem (anciennement Libra), la cryptomonnaie de Facebook, cette annonce de PayPal est l’une des plus importantes de ces dernières années pour le secteur crypto.
Covid impact
L’année 2020 a également été l’occasion de voir que le bitcoin n’est finalement pas un actif totalement décorrélé de l’économie mondiale et de ses soubresauts. Le 12 mars 2020, la pandémie de Covid-19 provoquait son premier ressac d’importance sur les marchés financiers. Toutes les bourses mondiales, inquiètes de la progression du virus, clôturaient dans le rouge. Ce méga-krach n’épargnait pas le bitcoin, qui plongeait de 40% en une journée!
Mathieu Jamar y voit un signal ambivalent: ” D’un côté, cela montre que le bitcoin n’est pas vraiment une valeur refuge. D’un autre côté, cela lui donne ses lettres de noblesse: le bitcoin est un actif comme un autre “. Avec une particularité très marquée: une très forte volatilité. Quelques semaines après ce krach, le bitcoin caracolait de nouveau vers les sommets. Jusqu’à les atteindre, et même les dépasser.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici