Guillaume Boutin prend la tête de Proximus Global et s’expose davantage encore

Guillaume Boutin et Stefaan De Clerck au parlement. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Récemment malmené au parlement par la N-VA, le CEO de Proximus chapeaute une nouvelle structure qui rassemble les activités de l’entreprise aux Etats-Unis et en Inde. Une clarté, qui justifie sa hausse salariale. Une prise de risque, aussi.

Une “étape importante” dans de développement de Proximus: “”nous continuons notre voyage pour devenir un des leaders mondiaux des communications digitales”. Voilà comment Guillaume Boutin, CEO de l’entreprise, a annoncé la naissance d’une nouvelle structure, Proximus Global.

Cette nouvelle structure réunit nos affiliés internationaux BICS, Telesign et Route Mobile Limited“, prolongeait-il. Soit les entités rachetées à l’étranger pour trouver des pôles de croissance aux Etats-Unis et, plus récemment, en Inde dans ce secteur des communications digitales.

Guillaume Boutin prendra lui-même le tête de Proximus Global, tout en maintenant les directeurs des différentes entités.

Un signal de clarté

L’étape était programmée, mais il faut également y voir un signe de clarté dans la communication et la gouvernance au sujet de la stratégie internationale de Proximus. Un coup de fouet avait été donné l’été dernier avec l’acquisition de l’Indien Route Mobile.

“Avec cette acquisition, nous serons déjà le numéro trois dans ce métier, nous aurons accès à cinq milliards de téléphones mobiles, nous allons générer 120 milliards de messages par an, nous disait-il alors. Nos clients, ce sont Google, Microsoft, WhatsApp, Amazon, Alibaba, Tik Tok… Dans trois ou quatre ans, 50% du chiffre d’affaires sera générés par des activités à l’international.”

Plus lisible, la stratégie convaincra-t-elle? “Miser sur la croissance en réalisant des acquisitions lointaines est toujours un pari hasardeux, pour toute entreprise”, disait l’économiste Bruno Colmant dans un dossier de Trends Tendances. “Je me méfie de cette stratégie”, surenchérissait Geert Noels, CEO d’Econopolis.

“Cette transaction, sans impact sur la trésorerie et l’endettement de Proximus, valorise Proximus Global à une valeur de fonds propres d’environ 3,1 milliards d’euros“, indique l’entreprise dans un communiqué de presse. Soit… deux fois plus que la valeur belge.

Une exposition plus forte

En clarifiant le jeu, Guillaume Boutin confirme le message d’assurance envoyé lors de son audition au parlement, lorsqu’il répondait en substance aux critiques des députés: “Je sais ce que je fais”.

Il justifie aussi le renouvellement de son mandat, décidé l’été dernier, avec une augmentation substantielle de salaire à la clé (400 000 euros en plus) pour “l’évolution de ses responsabilités internationales”.

Mais il devient aussi, plus que jamais, l’incarnation de cette stratégie et s’expose aux doutes grandissant, alors que l’action de l’entreprise ne cesse de fléchir en bourse.

La N-VA, singulièrement, avait été très dure au sujet de laz stratégie et de l’homme lors de son audition au parlement. Or, si les négociations fédérales aboutissent enfin, elle pourrait bientôt être aux commandes… tout en étant absente du conseil d’administration de Proximus.

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