GPT‑5: la guerre de l’IA passe-t-elle aussi par une bataille de communication?

© (Photo by Artur Widak/NurPhoto via Getty Images)

À quelques jours du lancement de son nouveau modèle, Sam Altman s’est dit surpris par Chat GPT-5 dont il compare les tests au… « projet Manhattan ». Faut-il y voir une réelle inquiétude… ou une manœuvre de communication bien maîtrisée ? Dans la course à l’IA, chaque mot compte.

« Il y a eu un moment qui m’a vraiment marqué. Ça m’a rappelé le projet Manhattan. » Cette déclaration de Sam Altman, PDG d’OpenAI, voici quelques jours, suscite autant de frissons que de scepticisme.

Faut-il y voir l’aveu d’un dirigeant dépassé par la puissance de sa création, ou une formule-choc soigneusement calibrée pour occuper le terrain médiatique à la veille du lancement de GPT‑5 ? Dans un marché dominé par la course à la visibilité, la frontière entre alerte sincère et stratégie d’influence devient floue.

Créer la tension avant l’annonce

GPT‑5, la nouvelle version de l’assistant IA le plus populaire, devrait être lancé début août, sans que l’on en sache encore grand-chose. Mais le patron d’OpenAI promet une avancée technique majeure : un modèle plus rapide, plus autonome… qui a d’ores et déjà été capable de surprendre ses propres concepteurs.

Mais les mots utilisés par Sam Altman ont de quoi surprendre. Le choix de comparer l’avancée actuelle de son IA au projet Manhattan (programme de recherche du gouvernement américain en vue de produite une bombe atomique durant la Seconde Guerre) n’est pas anodin. Le boss d’OpenAI installe l’idée que quelque chose d’historique est en train de se produire. Il affirme ne « pas dire cela à la légère » et parle d’un moment viscéral. Il évoque concrètement une IA « très rapide », dont la progression le « rend nerveux ».

Mais cette nervosité, exposée publiquement, ne participe-t-elle pas aussi à une mise en scène. Car dans l’écosystème actuel de l’IA, les géants ne se battent plus seulement sur les performances techniques. Ils se battent sur la perception. Chaque grand modèle s’accompagne de son storytelling, de ses déclarations-chocs, témoignant du moment charnière sur le marché de l’IA. Google, Facebook, OpenAI ou encore Grok (l’IA d’Elon Musk) Anthropic essaient tous de se placer sur ce créneau rémunérateur et révolutionnaire. En jouant la carte du vertige, Sam Altman cherche à placer GPT‑5 non seulement comme une évolution, mais comme un tournant, histoire de montrer son avance sur les autres…

Que sait-on de GPT‑5 ?

Mais derrière les déclarations fortes et le storytelling maîtrisé, que sait-on concrètement de GPT‑5 ? Selon les informations de ZDNet, le modèle introduit une nouveauté importante : GPT‑5 serait capable de choisir lui-même, selon la tâche à accomplir, s’il vaut mieux privilégier la rapidité d’exécution et le coût réduit des modèles GPT standards, ou s’il faut activer les capacités plus avancées des modèles de raisonnement.

Jusqu’ici, les utilisateurs (s’ils s’y connaissent un peu) devaient manuellement sélectionner le modèle le mieux adapté. GPT‑5 franchit une étape et réalisera ce choix automatiquement. Une évolution qui pourrait améliorer sensiblement l’expérience des utilisateurs.

L’intelligence artificielle est présente dans la plupart des secteurs, ou presque, avec ses partisans et ses détracteurs, mais quel est son impact?

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