En scellant un contrat de 10 milliards de dollars avec Meta, Google Cloud passe à la vitesse supérieure. L’objectif : réduire l’écart avec Microsoft et Amazon dans la bataille du cloud dopée par l’IA.
Sur le marché du cloud, Google accuse un certain retard par rapport aux solutions de Microsoft (Azure) et d’Amazon (Amazon Web Services). La faute à un virage tardif. Mais le géant des moteurs de recherche entend bien réduire la distance qui le sépare des deux premiers du secteur, en termes de part de marché : 11 % contre respectivement 20 % et 31 %. L’un des gros projets de Sundar Pichai, PDG de Google depuis 10 ans.
Et pour y parvenir, la firme de Mountain View doit multiplier les contrats, soit en termes de volumes, soit avec des entreprises qui ont des besoins colossaux, comme c’est le cas pour les acteurs du secteur de l’intelligence artificielle.
L’IA comme boost au Cloud
Les services cloud sont en effet essentiels pour développer l’intelligence artificielle, puisque cela requiert une capacité de calcul colossale et peu d’entreprises peuvent se permettre d’acquérir les infrastructures physiques nécessaires en interne. De plus, nourrir les modèles d’IA requiert beaucoup de données qu’il faut stocker, d’où l’utilisation du cloud.
De concurrents à partenaires
C’est ainsi qu’en juin dernier, Google a conclu un contrat avec son rival en matière d’IA, OpenAI, pour un montant tenu secret, alors que l’entreprise cherche à prendre ses distances avec Microsoft. Et aujourd’hui, on apprend que c’est avec une autre entreprise américaine que le géant du web a signé un contrat pour un montant de 10 milliards de dollars : Meta.
Un contrat qui s’inscrit dans le projet particulièrement ambitieux de l’empire Zuckerberg concernant le développement d’un “superintelligence artificielle” et pour lequel Meta dépense sans compter. Lors de l’annonce de ses résultats trimestriels, l’entreprise a prévenu que ses dépenses totales pour 2025 se situeraient entre 114 et 118 milliards de dollars.
Le mois dernier, lors de l’annonce de ses résultats, Google a confié que sa division Cloud, qui comprend les infrastructures, les abonnements et les logiciels de productivité, avait généré un bénéfice d’exploitation de 2,83 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 13,6 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit une hausse de 32 % par rapport à la même période. C’est plus que les 13,8 % de croissance générale de l’entreprise.
Signe que le géant du web poursuit sa conquête du marché, boosté par la demande croissante pour l’intelligence artificielle, et rattrape son retard par rapport aux deux premiers du classement.