Elizabeth Holmes ou comment perdre 4,5 milliards de dollars… en un an
Jadis considérée comme une étoile montante de la Silicon Valley grâce à sa startup de tests sanguins Theranos, dont les technologies sont aujourd’hui remises en cause, Elizabeth Holmes a vu l’estimation de sa fortune ramenée à zéro par Forbes mercredi.
Le magazine, dont les classements sur les milliardaires font référence, considérait encore il y a un an cette jeune femme comme la plus jeune “self-made woman” milliardaire du monde, avec une fortune évaluée à 4,5 milliards de dollars.
Cette estimation reposait toutefois entièrement sur les 50% du capital de Theranos détenus par Elizabeth Holmes.
Lors de la dernière levée de fonds de cette entreprise, les investisseurs l’avaient évaluée à 9 milliards de dollars, mais “800 millions de dollars est une valeur plus réaliste pour Theranos”, écrit le magazine lundi sur son site internet.
“A une valorisation aussi basse, la part de Holmes fondamentalement ne vaut rien”, d’autant qu’elle ne détient que des actions ordinaires et que d’autres investisseurs propriétaires d’actions préférentielles passeront donc avant elle s’il y a de l’argent à récupérer, ajoute Forbes.
Theranos et sa patronne avaient séduit avec la promesse de rendre les diagnostics médicaux plus rapides et moins chers que ceux des laboratoires traditionnels aux Etats-Unis, grâce à des méthodes présentées comme révolutionnaires permettant des tests multiples avec une toute petite quantité de sang.
Le Wall Street Journal avait toutefois commencé mi-octobre à publier une série d’articles à charge, affirmant notamment que la fiabilité des technologies de Theranos n’était pas avérée et qu’elles ne servaient que pour une petite partie des plus de 200 tests proposés par l’entreprise.
Une branche du département de la Santé américain (CMS) avait à son tour dénoncé fin janvier des “pratiques déficientes” qui “présentent des dangers immédiats pour la santé et la sécurité des patients” dans l’un des deux laboratoires de Theranos, à Newark en Californie. La procédure, dans le cadre de laquelle le CMS a menacé d’interdire à Elizabeth Holmes d’exercer dans le secteur des tests sanguins pendant deux ans, est toujours en cours.
L’entreprise a en outre depuis invalidé les résultats de milliers de tests réalisés dans ses laboratoires, et reconnu en avril être visée par d’autres enquêtes civiles et criminelles menées par le gendarme boursier américain (SEC) ainsi que par les services du procureur général du district nord de la Californie, qui la soupçonnent d’avoir trompé les investisseurs. Des plaintes ont aussi été déposées pour tenter de lancer un recours en nom collectif au nom des patients ayant pu être victimes de faux diagnostics.
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