L’Assemblée générale des Nations unies a annoncé mardi la création d’un groupe d’experts scientifiques dédié à l’intelligence artificielle (IA). Ce nouvel organe aura pour mission d’aider la communauté internationale à prendre des décisions éclairées sur un sujet jugé aussi sensible que stratégique, à l’image du rôle joué par le Giec dans la lutte contre le changement climatique.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par l’inquiétude face au développement rapide de technologies révolutionnaires susceptibles de menacer la démocratie et les droits humains. Déjà en septembre dernier, les États membres de l’ONU s’étaient engagés, dans le cadre du “Pacte pour l’avenir”, à mettre en place un tel groupe d’experts afin de nourrir le dialogue international entre gouvernements et acteurs du secteur.
Eclairer la prise de décisions
Dans une résolution adoptée mardi, l’Assemblée générale a formellement créé ce “Groupe scientifique international indépendant de l’intelligence artificielle” qui devra fournir des “évaluations scientifiques fondées sur des données probantes dans lesquelles seront synthétisées et analysées les études existantes sur les promesses, les risques et les répercussions de l’intelligence artificielle”.
Son rapport de synthèse annuel “servira à éclairer la prise de décisions, sans toutefois être prescriptif”, précise le texte.
Mandaté par l’Assemblée, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a salué la création d’un “pont crucial entre la recherche de pointe sur l’IA et l’élaboration des politiques”, va désormais lancer un appel à candidatures pour identifier les 40 futurs membres du groupe qui siègeront pour un mandat de trois ans.
“En fournissant des évaluations scientifiques rigoureuses et indépendantes, (le groupe) aidera la communauté internationale à anticiper les défis émergents et à prendre des décisions informées sur comment régir cette technologie transformatrice”, a indiqué le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric.
Un dialogue mondial sur la gouvernance de l’IA
La résolution adoptée mardi met d’autre part en place un dialogue annuel mondial sur la gouvernance de l’intelligence artificielle” pour “mettre en commun les meilleures pratiques et les enseignements tirés” sur les thèmes des systèmes d’IA “sûrs, sécurisés, et dignes de confiance”, de leur impact social ou économique, ou encore leur “strict contrôle” par les hommes.
Le premier dialogue aura lieu en marge du sommet mondial sur l’IA à Genève en 2026.
“L’intelligence artificielle se développe à un rythme et à une échelle qui affectent tous les pays”, a commenté l’ambassadrice du Costa Rica, Maritza Chan Valverde, qui a supervisé les négociations avec son homologue espagnol.
“Avec cette résolution, les Nations unies réaffirment leur rôle central pour garantir que l’IA sera au service de l’humanité”, a-t-elle insisté.