Cohabs: “comment les Gafa nous inspirent”
Combinant immobilier et technologie, la “start-up” bruxelloise Cohabs érige le co-living en art de vivre… et en business d’avenir. Avec 291 chambres ouvertes et bientôt près de 600, la firme mise sur la croissance. Dans son développement, elle nourrit quelques “points communs” avec les Gafa dont elle s’inspire.
Depuis 4 ans, Youri Dauber s’est lancé avec son frère Malik et leur associé François Samyn, dans l’aventure du co-linving avec leur start-up Cohabs. Le pitch ? Acheter ou louer de grandes demeures à Bruxelles (et depuis peu New York et bientôt Paris), de les transformer et les aménager en mode prémium pour y louer des chambres à un public branchouille, souvent des expats. Aujourd’hui, Cohabs qui a levé 16,4 millions d’euros jusqu’ici, compte déjà 35 bâtiments et un total de 291 chambres ouvertes (et bientôt 574). Rien que cela. A de nombreux égards dans le développement de leur firme, les trois associés s’inspirent des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) pour chambouler l’approche du monde de la location immobilière. En marge de notre dossier de couverture du Trends-Tendances du 17 septembre, voici plusieurs points d’inspiration puisés par Cohabs chez les Gafa…
1. Mobile first
Cela fait quelques années que les Gafa ont érigé le mobile comme un style de vie. Et, aujourd’hui, pour de plus en plus de consommateurs, le smartphone constitue non plus le second, ni même le premier écran… mais le seul. Le célèbre slogan “mobile first” tend désormais à se transformer en “mobile only”. Chez cohabs “tout se gère avec notre appli mobile, insiste Youri Dauber. Il n’y a pas de plateforme web : tout se fait dans l’appli. De la signature du bail, aux états des lieux d’entrée et de sortie, en passant par le suivi des loyers, tut est sur mobile”. Une facilité pour les locataires qui peuvent également gérer les soucis techniques (fuite, casse, problèmes de serrures,…) directement depuis leur smartphone. En phase totale avec l’approche Gafa, mais aussi un véritable intérêt opérationnel permettant de limiter les interventions de l’équipe.
2. Croissance à coût nul
“Nous ne proposons pas un software mais nous nous inspirons pleinement du concept de croissance à coût nul dans nos développements, précise le CEO de Cohabs. Dans des start-up précédentes, nous avons constaté que, souvent, la croissance nécessitait des recrutements. Ce qui pouvait devenir un frein, voire une limite. Pour Cohabs, nous essayons de limiter cette contrainte au maximum. Et nous arrivons à gérer, à Bruxelles, 300 chambres avec seulement 2 personnes dédiées, l’une pour le remplissage des chambres et l’autre pour les aspects pratiques et la gestion des incidents.” Pour y parvenir, la start-up a automatisé un maximum de processus. L’état des lieux se fait dans l’application. Il n’y pas de remise des clés aux nouveaux locataires : tout se fait par codes à distance. Et la gestion des incidents se filtre via un bot dans l’app également. “Sans le numérique nous n’y arriverions pas. Et cela nous permet d’envisager de nouvelles ouvertures de chambres sans pour autant devoir renforcer sensiblement les équipes”, se réjouit Youri Dauber qui estime à 400 le nombre de chambres gérables avec 2 employés seulement.
3. Les données des non-clients
“A ce stade, nous ne travaillons pas les données liées à l’usage des maisons, affirme le boss de Cohabs. Car cela pourrait se révéler sensible même si je pense qu’à terme on y arrivera.” Mais, à l’image des GAFA, Cohabs parvient à tirer de la valeur d’autres types de données : celles de ses “non-clients”. Pour louer une chambres, les gens doivent postuler et sont “sélectionnés”. L’analyse des infos fournies par les personnes non retenues a permis à Cohabs de constater, entre autres, que 25% des postulants ont plus de 35 ans. Un public écarté, jusqu’ici, de la cible Cohabs qui accepte les 25-35. Résultat ? Cohabs lancera prochainement un nouveau concept, Cohabs Harmony conçu pour une nouvelle tranche d’âge : les 35-50.
4. Orchestrer les technos
Si les entreprises traditionnelles avaient, par le passé, pour habitude de vouloir développer un maximum en interne, ce n’est plus l’état d’esprit Gafa et start-up qui n’ont aucun mal à utiliser des outils d’autres développeurs. C’est le cas chez Cohabs : “si pour l’aménagement des maisons nous faisons tout nous-mêmes, il en va différemment dans l’approche de nos technologies. Même si la techno fait partie intégrante de notre approche et de notre stratégie, on se plug avec plein d’application existantes, par exemple, dans le cadre de la gestion des incidents avec Zendesk, ou avec les systèmes de messageries ou de sondage, etc. Tous ces produits disposent d’API qui nous permettent de nous greffer dessus. Pourquoi tenter de développer nous-mêmes des fonctionnalités dont les autres sont devenus experts, qu’ils ont mis du temps et de l’argent à développer ?”
Cette semaine (17 septembre 2020), Trends-Tendances s’attarde sur les 10 grands principes sur lesquels se sont construits les Gafa et qui peuvent inspirer toutes les entreprises traditionnelles…
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