“Clanker”, derrière cette insulte visant l’IA se cache un mal-être de la société

clanker
© Illustration ironiquement créée avec ChatGPT.

Exprimer sa frustration face à une intelligence artificielle dépourvue de conscience peut sembler absurde. Pourtant, un terme conçu pour insulter les robots et les chatbots s’est imposé : « clanker ».

L’omniprésence de l’IA ne fait pas que des heureux. Beaucoup s’agacent de voir cette technologie s’immiscer partout, que ce soit sur leur smartphone, sur Internet ou au travail, allant parfois jusqu’à remplacer des interactions humaines. Cette irritation est particulièrement forte chez les générations Z et Alpha, qui ont popularisé le mot « clanker » comme bannière d’une campagne de dénigrement des chatbots d’IA.

Un terme popularisé en ligne

Issu de l’univers Star Wars, où il servait d’insulte à l’encontre des droïdes ennemis, « clanker » est aujourd’hui repris par les jeunes générations pour marquer leur rejet des machines : robots livreurs, voitures autonomes et désormais les intelligences artificielles génératives.

Que ce soit sur TikTok, X ou Instagram, le hashtag Clanker connaît un succès fulgurant. Les contenus affichant cette « robophobie » cumulent des millions de vues. De nombreux créateurs de contenu y imaginent les dérives possibles d’une société où IA et robots s’inviteraient toujours plus dans notre quotidien.

C’est d’ailleurs cette idée, poussée à l’extrême, que certains internautes refusent d’utiliser ce mot par crainte que les IA ne deviennent un jour dominantes et qu’elles se vengent de ceux qui les ont insultées – une peur qui rappelle la célèbre expérience de pensée du basilic de Roko, selon laquelle une future superintelligence puisse un jour prendre le pouvoir et se retourner contre ceux qui n’ont pas contribué à leur épanouissement.

Inquiétudes concrètes et question éthique

Derrière cette popularité se cachent de véritables angoisses. Le terme ne sert pas seulement à dénoncer les réponses approximatives ou inventées (« slop ») des IA génératives, ni leurs productions malveillantes ou trompeuses comme les deepfakes. Il traduit aussi la crainte d’un appauvrissement des relations sociales et la peur de voir les emplois remplacés par des machines.

Reste que l’apparition d’un terme spécifique pour insulter les IA interroge non seulement sur la manière dont les humains perçoivent cette technologie, mais aussi, plus largement, sur la façon dont la société envisage l’Autre.

Car si la plupart des vidéos se veulent humoristiques, certaines mettent en scène des mécanismes proches de la discrimination : les robots « intelligents » y apparaissent relégués au rang de citoyens de seconde zone, comme dans ces scénarios familiaux où un père refuse le compagnon « clanker » de sa fille.

@hxbknxckxr

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♬ Bell Sound/Temple/Gone/About 10 minutes(846892) – yulu-ism project
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