Sacha Munaut, conférencier et formateur IA , dévoile dans notre podcast “Face à l’IA” les règles d’or du “prompt engineering” pour obtenir des résultats 10 fois meilleurs.
Vous posez une question à ChatGPT, il vous répond à côté. Vous précisez, il part dans une autre direction. Après 45 minutes de ping-pong stérile, vous abandonnez, frustré. Bienvenue dans le quotidien de millions d’utilisateurs qui ignorent les règles de base pour dialoguer efficacement avec une intelligence artificielle.
“Je suis encore souvent appelé en entreprise simplement pour apprendre aux gens à parler correctement à une intelligence artificielle”, constate Sacha Munaut, fondateur de l’agence Sola et créateur de la méthode SOLAR, utilisée aujourd’hui par plusieurs milliers de personnes. Son constat est sans appel : la majorité des utilisateurs sous-exploitent dramatiquement les outils IA.
Le principe du miroir grossissant
“Ce que les gens ne comprennent pas toujours, c’est comment ça fonctionne derrière. C’est sur une base de probabilités”, explique Sacha Munaut. “Si je donne de la qualité, une qualité bien structurée, bien amenée, avec des concepts techniques, je vais recevoir quelque chose qui vaut au moins ça. Si je donne trois ou quatre mots, une petite phrase toute courte, c’est certain que je vais avoir quelque chose de peu exploitable.”
L’IA fonctionne comme un miroir grossissant : la qualité de ce que vous obtenez dépend directement de la qualité de ce que vous donnez. Pas de miracle.
La méthode SOLAR en 5 étapes
Pour structurer ses prompts, Sacha Munaut a développé la méthode SOLAR . Soit 5 étapes pour structurer un prompt :
- S – Scénario : contexte et rôle de l’IA
- O – Objectifs : ce qu’on veut obtenir
- L – Limites : ce que l’IA ne doit pas faire
- A – Apprentissage : ce qu’elle doit savoir, données à intégrer
- R – Raffinement : demander des questions pour clarifier / améliorer
2. Contexte : la clé de tout
“De plus en plus, on parle de ‘contexte engineering’ plutôt que de prompt engineering”, souligne l’expert. Plus vous donnez d’informations précises et contextuelles — pays, année, taille d’entreprise, secteur d’activité —, plus l’IA cerne votre problématique.
Les 5 astuces que tout le monde oublie
1. Paramétrez votre compte une fois pour toutes
“C’est la base la plus basique”, rappelle Munaut.
2. Faites un bon prompt de départ pour éviter le ping-pong
Un fil trop long oblige ChatGPT à capturer toutes les informations précédentes, ce qui dilue sa performance.
3. Laissez votre cerveau faire les derniers 20%
Prenez la réponse globalement bonne et corrigez rapidement ce qui manque. Vous gagnerez un temps fou.
4. La technique magique : demandez-lui de vous interroger
“Quand j’ai un sujet complexe, je lui fais mon prompt avec un beau contexte, et à la fin je lui dis : ‘Avant de démarrer, tu vas me poser cinq questions de précision pour me prouver que tu as bien compris’.” Résultat ? L’IA pose des questions souvent très pertinentes qui vous forcent à clarifier votre demande et lui permettent d’emmagasiner le contexte nécessaire.
5. Forcez-le à relire en cas de fil long
Quand la conversation s’étire, demandez explicitement : “Relis l’ensemble de la conversation.” Cela force l’IA à recapturer toutes les informations, évitant qu’elle revienne sur des erreurs déjà corrigées.
Prompter en anglais : vraiment nécessaire ?
“À la base, les intelligences artificielles ont été éduquées en anglais”, rappelle Munoz. Aujourd’hui, elles ont un niveau natif en français, mais pour certaines fonctionnalités avancées — notamment la génération de vidéos avec Sora ou Veo —, il faut structurer le prompt en anglais puis insérer les dialogues en français entre guillemets.
Et demander à ChatGPT de créer un prompt pour une autre IA ? “Ça peut marcher dans 80% des cas si on prend la loi de Pareto. Mais les 20 derniers pourcent de perfection technique, on ne les aura pas.”
Vous souhaitez plus détails ? Les explications détaillées sont à écouter dans le podcast