Bientôt la fin de l’empire Google ?

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Google pourrait être forcé de se diviser en différentes entités, notamment Chrome et Android. Son monopole dans le domaine des recherches en ligne a été jugé illégal.

Google sera-t-il bientôt divisé en différentes entités, comme Chrome, Android, etc. ? C’est ce que le ministère de la Justice des États-Unis envisage de demander à la justice américaine. En cause : la structure de Google, qui lui permettrait de consolider un monopole illégal dans le domaine de la recherche en ligne. Le groupe contrôle environ 90 % du marché.

Un monopole illégal

Cette demande fait suite à un verdict rendu par un juge en août de cette année, déclarant que le monopole de Google dans le secteur de la recherche en ligne est illégal. En tant que plaignant, le ministère de la Justice peut donc proposer des solutions pour remédier à cette situation. Parmi les remèdes envisagés, il pourrait demander la séparation de Chrome et d’Android. Il a jusqu’au 20 novembre pour soumettre ses demandes officielles.

Mais ce n’est pas la seule exigence. Le ministère souhaite également empêcher Google de reproduire un monopole similaire dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) à l’avenir. Par exemple, en rendant les données et les modèles de Google accessibles aux concurrents, en empêchant Google de restreindre l’accès au web à d’autres acteurs de l’IA, ou encore en permettant aux sites web de refuser d’être utilisés pour entraîner les modèles de Google.

Une autre requête concerne l’interdiction pour Google de payer des fabricants de smartphones (comme Apple) pour que Chrome soit préinstallé ou défini par défaut sur ces appareils. Google verse des milliards de dollars chaque année pour obtenir ce privilège. “Pour remédier pleinement à ces préjudices, il ne suffit pas de mettre fin au contrôle actuel de Google sur la distribution. Il faut aussi s’assurer que Google ne puisse pas contrôler la distribution de demain”, souligne le ministère.

Des mesures jugées “radicales”

Google, qui a jusqu’au 20 décembre pour proposer ses propres solutions, se dit “inquiet” et qualifie cette demande de “radicale”. Selon l’entreprise, elle va “bien au-delà des questions juridiques spécifiques à cette affaire” et le ministère poursuit un “agenda susceptible d’impacter de nombreux secteurs, avec des conséquences pour les consommateurs, les entreprises et la compétitivité des États-Unis”.

L’entreprise californienne affirme que son monopole découle de la qualité de ses produits, que la concurrence “fleurit”, et que les utilisateurs peuvent toujours télécharger un autre navigateur ou moteur de recherche et les définir par défaut. Google précise également que Chrome et Android sont open source et que les concurrents peuvent les utiliser gratuitement pour créer leurs propres produits. Séparer Chrome et Android, qui “permettent de développer des smartphones abordables et rendent l’accès au web possible pour des milliards de personnes”, affaiblirait ces deux entités, estime Google.

Google s’oppose également aux mesures proposées concernant l’intelligence artificielle : “Entraver les outils d’IA de Google risquerait de freiner l’innovation américaine à un moment crucial. Non seulement l’IA est une industrie émergente, mais il est difficile d’imaginer une technologie plus importante pour le leadership technologique et économique des États-Unis. Les modèles commerciaux dans le domaine de l’IA, et encore moins les gagnants et les perdants, ne sont pas encore déterminés, et la concurrence mondiale est féroce. Il y a d’énormes risques à ce que le gouvernement intervienne dans cette industrie vitale — en biaisant les investissements, en faussant les incitations et en entravant les modèles commerciaux émergents — alors même que nous avons besoin d’encourager les investissements, les nouveaux modèles commerciaux et le leadership technologique américain.”

Le procès aura lieu l’année prochaine.

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