Administration fédérale: Van Quickenborne ne veut pas de TikTok
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, propose d’interdire l’application TikTok sur tous les smartphones utilisés pour des raisons professionnelles dans l’administration fédérale.
TikTok est la propriété de la société chinoise ByteDance. Elle est sous le feu des critiques depuis que la société a admis que certains employés avaient accès aux données des utilisateurs américains et européens.
Selon un avis de la Sûreté de l’Etat et du Centre pour la Cybersécurité Belgique, l’application ne peut pas être installée sur un téléphone professionnel utilisé par des agents de l’administration. “Ma proposition est de suivre cet avis et d’élaborer une directive valant pour les services publics fédéraux”, a dit le ministre. En revanche, M. Van Quickenborne ne vise pas les appareils privés des fonctionnaires. “Cela ne relève pas des pouvoirs publics mais nous avertirons la population des risques encourus”, a-t-il expliqué.
Il rejoint ainsi une longue série. De plus en plus de gouvernements et de parlements interdisent TikTok sur les téléphones professionnels et autres appareils. La Commission et le Parlement européens ont ainsi banni TikTok des appareils de leurs salariés.
En Belgique, le Premier ministre Alexander De Croo a demandé aux services de renseignement de procéder à une analyse de risque à propos du réseau social. Quant au ministre-président wallon Elio Di Rupo, il proposera jeudi d’interdire, au personnel des services du gouvernement et aux ministres, d’installer l’application TikTok sur les appareils contenant également des applications professionnelles.
TikTok va stocker localement les données des utilisateurs européens dès cette année
TikTok s’est engagé dans une offensive de charme pour rassurer les autorités européennes. Il a annoncé mercredi que les données de ses utilisateurs seraient stockées à partir de cette année dans trois centres, deux en Irlande et un en Norvège. A l’heure actuelle les données des utilisateurs européens sont stockées à Singapour et aux Etats-Unis, a indiqué Elaine Fox, responsable de la protection de la vie privée pour TikTok en Europe.
Confrontée à une méfiance croissante, l’application de vidéos travaille avec une entreprise européenne partenaire pour garantir que ces données ne sont pas transférées vers la Chine, sur le modèle des mesures prises aux Etats-Unis. Ce projet baptisé “Clover”, d’un montant de 1,2 milliard d’euros et entamé il y a six mois, permettra aussi de restreindre l’accès des employés de TikTok aux données, a affirmé Theo Bertram, vice-président chargé des politiques publiques en Europe.
TikTok revendique plus de 150 millions d’utilisateurs en Europe, y compris au Royaume-Uni.