Grève dans les écoles en Wallonie et Bruxelles: “Défendre et améliorer la qualité de l’enseignement pour tous”
Si les enseignants se révoltent, c’est avant tout pour “défendre et améliorer la qualité de l’enseignement pour tous, au bénéfice de tous les élèves”: tel est le message que relaient les syndicats de l’enseignement, dans une “lettre ouverte” aux parents.
Ils y expliquent leur décision d’organiser ce lundi et mardi deux jours de grève dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le nouveau gouvernement est synonyme d’école plus chère, une école qui exclut, avec moins d’accompagnement pour les plus faibles, affirment-ils. Le courrier est signé par la CGSP Enseignement, le SETCa-SEL (secteur enseignement libre) et la CSC Enseignement, soit deux branches du syndicat socialiste et le syndicat chrétien. Il cible prioritairement la ministre libérale de l’Éducation, Valérie Glatigny, dont une série de décisions “mettent à mal une école de qualité pour tous”, selon les mots du courrier.
Premièrement, en ce qui concerne les frais scolaires, la ministre “a suspendu le service” de l’inspection qui “organise les contrôles réguliers dans les écoles”, accusent les syndicats. La Ligue des Familles avait récemment pointé la suspension depuis septembre dernier de ces missions d’inspection censées vérifier que les écoles respectent la législation en la matière, à la demande des directions qui se plaignent d’une charge administrative exagérée. Or, l’inspection a justement montré, ces dernières années, qu’une majorité des écoles ne respecte pas à la lettre la législation qui détermine quels frais peuvent être facturés aux parents, ceux qui doivent être clairement renseignés comme “facultatifs”, les possibilités de paiements étalés qui doivent être proposées, etc.
Gratuité scolaire
Toujours en matière de frais, il était prévu d’étendre à la 4e primaire la gratuité des fournitures scolaires de base (le contenu du cartable et du plumier), qui vaut déjà jusqu’à la 3e. Mais le gouvernement MR-Engagés a décidé de “geler” cette progression, entre autres dans l’attente des résultats d’une vaste étude sur tous les systèmes de gratuité dans l’enseignement. “Conséquence: 56.000 familles verront leur facture de rentrée scolaire augmenter en septembre”, tancent les trois syndicats. Ceux-ci déplorent aussi le report d’un “nouveau dispositif d’accompagnement systématique des élèves en risque de décrochage“, ainsi que l’idée d’empêcher la réinscription en troisième ou quatrième secondaire d’élèves majeurs, qui seront forcés de se tourner vers d’autres types d’enseignement.
La ministre-présidente en FWB, Elisabeth Degryse, “a oublié le sens du mot social“, et la ministre Glatigny “n’a vraisemblablement jamais su ce que ça voulait dire”, concluent les trois organisations syndicales, qui estiment qu’on touche ici au modèle d’éducation.