Troisième jour de grève nationale: l’économie belge paralysée, des centaines de millions d’euros de pertes

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Caroline Lallemand

La Belgique connaît ce mercredi son troisième et dernier jour de grève consécutif. Après les transports lundi et la fonction publique mardi, c’est l’ensemble des secteurs qui est touché par le mouvement intersectoriel lancé par le front commun syndical (CSC, FGTB, CGSLB).

Les syndicats dénoncent les “propositions asociales” de la coalition N-VA-MR-Les Engagés-CD&V-Vooruit et réclament une taxe sur les gros patrimoines ainsi qu’une réduction des subsides aux grandes entreprises. Ils s’opposent également à la réforme des pensions et aux assouplissements prévus pour le travail de nuit. L’accord budgétaire conclu dans la nuit de dimanche à lundi n’a pas calmé les ardeurs, bien au contraire.

Un coût économique massif

L’addition est salée pour l’économie belge. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) estime à plusieurs centaines de millions d’euros les conséquences financières de ces trois jours de mobilisation. Côté wallon, AKT chiffre à environ 100 millions d’euros les pertes générées par un seul jour de grève pour l’économie régionale.

L’organisation patronale flamande Voka prévoit un impact important sur la production, voire un arrêt complet de l’activité dans une entreprise sur dix. Seules 40% des entreprises sondées (sur un panel de 700) estimaient ne pas être affectées par le mouvement.

Craintes pour l’image économique

Au-delà de l’impact immédiat, les organisations patronales s’inquiètent des effets à long terme. L’UCM francophone met en garde contre “une paralysie inédite qui va détériorer durablement l’image de notre économie à l’étranger, dérouter les investisseurs et plomber la concertation sociale”.

AKT craint pour l’attractivité de la Wallonie “dans une période fragile où la région souffre déjà d’une réputation de ‘championne des grèves'”. Unizo va plus loin en estimant que le droit de grève est en train de “dérailler” et pointe le mauvais timing de l’action alors que le nombre de faillites atteint des records.

Les transports toujours fortement perturbés

Le réseau TEC wallon reste fortement impacté avec 89% des voyages supprimés en province de Liège, où 140 lignes sont totalement à l’arrêt. Des dépôts restent bloqués dans le Hainaut. À Bruxelles, la STIB maintient seulement deux lignes de métro (1 et 5) et trois lignes de tram en service réduit. Aucun bus ne circule dans la capitale en raison des piquets de grève. La situation devrait se normaliser jeudi, selon les opérateurs de transport.

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