Syndicats et société civile dans la rue contre la loi anti-casseurs
La société civile et les trois syndicats, en front commun, se réunissent ce jeudi pour manifester contre le projet de loi du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD). Selon les organisateurs, ce projet d’interdiction judiciaire de manifester menace le droit démocratique “fondamental” à la manifestation.
Plus de 10.000 personnes, selon les chiffres des syndicats, se sont donné rendez-vous dès 10h00 devant le cabinet Van Quickenborne au 50 boulevard du Jardin botanique. En musique et sous les fumigènes, ils ont offert une toilette publique au ministre de la Justice. « Avec sa loi, pour un pipi dans une manifestation, certains activistes pourraient se voir interdire de manifester », illustrent-ils, en écho à la polémique ayant entouré la fête d’anniversaire du libéral flamand durant l’été.
Des prises de parole de la FGTB, de la CSC, de la CGSLB, d’Amnesty International, de Greenpeace et de la Ligue des droits de humains ont également lieu. Le cortège vert, rouge, et bleu aux couleurs des syndicats, se rendra ensuite aux sièges des partis de gauche du gouvernement fédéral (Ecolo, Groen, et PS, Vooruit) pour “leur faire comprendre qu’ils commettraient une grave erreur en votant cette loi liberticide”, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué.
Un levier pour restreindre également les manifestations pacifiques
“Si la loi anti-casseurs est votée, il y aura un avant et un après avec le PS et Ecolo”, affirmait jeudi matin Thierry Bodson au journal Le Soir. Le cortège se disloquera place Rouppe plus tard dans la journée.
Début juillet, la commission de la Justice avait donné son aval au projet de loi du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne “visant à rendre la justice plus humaine, plus rapide et plus punitive“. Une des parties de ce texte concerne l’interdiction judiciaire de manifester, qui donne aux juges la possibilité d’interdire aux émeutiers, aux “casseurs“, de manifester pendant un certain temps.
Certains redoutent cependant qu’elle puisse devenir un levier pour restreindre également les manifestations pacifiques. “Des personnes engagées dans les causes sociales, environnementales, etc. risquent à l’avenir une double condamnation, et une interdiction de se rendre dans des manifestations légales. Les amendements proposés par le gouvernement ne nous rassurent pas du tout“, redoutent la FGTB, la CSC, la CGSLB, Greenpeace, La Ligue des droits humains, Solidaris, le CEPAG, PAC, le MOC, FOS, Progress lawyers network et le Ciré dans un communiqué commun à l’avant-veille de la manifestation.
Ce projet de loi peut pénaliser les citoyens qui se rendent à des manifestations, s’inquiètent ces différentes organisations, pour lesquelles “il est dangereux pour la démocratie“.
Les transports perturbés
Le front commun syndical ayant appelé à la grève nationale en raison de cette manifestation, les transports en commun seront perturbés ce jeudi au sein des trois sociétés régionales (Tec, De Lijn et Stib). Du côté de la SNCB, aucune perturbation n’est, en revanche, attendue. Les services de Bruxelles-Propreté risquent également d’être affectés par les perturbations, a communiqué cette dernière
Brussels Airport s’attend à un impact très limité pour l’instant, bien que des retards mineurs ne soient pas à exclure