La grogne sociale s’intensifie chez Lidl en Belgique. En cause : une charge de travail considérée comme « intenable» par les employés.
La tension monte chez Lidl en Belgique. Ce jeudi 5 juin 2025, cinq centres de distribution du géant allemand situés à La Louvière, Marche-en-Famenne, Genk, Saint-Nicolas et Gullegem ont été bloqués par des militants syndicaux des organisations ACV Puls et CNE. Cette action coordonnée visait à dénoncer une charge de travail jugée « intenable » par les employés, ainsi que des conditions de travail dégradées qui affectent le bon fonctionnement des magasins.
Selon Myriam Djegham, secrétaire nationale de la CNE citée par la RTBF, les revendications portent notamment sur un manque structurel de personnel, des obligations hebdomadaires de réaménagement des rayons sans effectifs suffisants, ainsi que des heures supplémentaires effectuées en dehors des cadres légaux. La situation a déjà conduit à la fermeture temporaire de plusieurs magasins pour permettre aux équipes de remettre les marchandises en rayon dans des conditions acceptables.
Amélioration des conditions de travail
Les syndicats exigent que la direction de Lidl présente un plan concret d’amélioration des conditions de travail d’ici le 10 juin 2025. À défaut, un préavis de grève pourrait être déposé, ce qui annonce une escalade dans ce conflit social. De son côté, la direction de Lidl Belgique dit regretter vivement cette action, soulignant qu’aucune concertation préalable n’a eu lieu avec les militants concernés, alors qu’une réunion syndicale nationale est programmée mardi prochain. L’enseigne affirme privilégier « un dialogue constructif » et assure rester ouverte à la discussion avec les partenaires sociaux.
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Impact limité pour les clients
Les actions de blocage sont à peine perceptibles dans les magasins, affirme Isabelle Colbrandt, porte-parole de la chaîne de supermarchés à la RTBF. Un certain nombre de transports vers les magasins n’ont pas pu prendre la route. Les fournisseurs ont, en revanche, pu livrer leurs marchandises aux centres de distribution. “Ce n’est donc pas toute la chaîne qui est perturbée“, déclare la porte-parole. Elle ajoute que, si certaines succursales pourraient manquer de produits frais, les clients ne remarqueront “pratiquement rien“.
Cette mobilisation intervient dans un contexte de forte pression sur le secteur de la grande distribution, où les salariés dénoncent régulièrement des charges de travail accrues et des conditions souvent difficiles. La grogne sociale chez Lidl illustre les défis auxquels sont confrontés les acteurs du commerce de détail pour concilier performance économique et bien-être au travail.