Plus de 1,5 million de Belges vivaient en 2021 avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté
Le Service de lutte contre la pauvreté a publié mercredi son douzième rapport bisannuel dans lequel il s’intéresse plus particulièrement à la dimension financière de la pauvreté. Cette carence “hypothèque les droits fondamentaux des personnes vivant dans la pauvreté”, estime l’institution interfédérale.
Dans son rapport, le Service de lutte contre la pauvreté constate que les allocations minimales sont inférieures au seuil de risque de pauvreté. Ainsi, les revenus d’intégration sociale sont depuis octobre 2023 de 1.263,17 euros pour une personne isolée, 1.707,11 euros pour un chef de ménage et 842,12 euros pour une personne cohabitante. Cela correspond, selon les calculs du SPF Sécurité sociale, à respectivement 78%, 67% et 69% du seuil de pauvreté. Au total, plus de 1,5 million de Belges vivaient en 2021 avec un revenu inférieur à ce seuil.
L’institution interfédérale rapporte que les prix des denrées alimentaires sont 8,3% plus élevés qu’en 2021 alors que les prix de l’énergie sont revenus au niveau de deux ans auparavant. Le rapport indique que près d’un quart des Belges ne peuvent faire face à une dépense imprévue de 1.300 euros, une proportion qui grimpe à plus de la moitié au sein des groupes vulnérables (chômeurs, locataires et familles monoparentales).
Augmenter les allocations
Le Service de lutte contre la pauvreté ajoute encore que la digitalisation et la conditionnalité croissante des droits rendent l’accès aux droits plus difficile.
Pour améliorer la situation, l’institution demande aux gouvernements d'”augmenter les allocations jusqu’au seuil de pauvreté” et de “garantir un accès effectif aux aides financières et aux services” à toute la population. Elle appelle enfin à systématiquement évaluer toute nouvelle mesure en termes d’impact sur les situations de pauvreté.
Le rapport, transmis aux responsables politiques, sera à l’ordre du jour de la prochaine Conférence interministérielle “Intégration sociale, Logement et Politique des grandes villes”, début février 2024.