Manifestation nationale de ce 13 février : les perturbations à prévoir
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Les rues de Bruxelles se teinteront à nouveau de vert, rouge et bleu ce jeudi à l’occasion d’une manifestation nationale organisée en front commun, qui s’élancera de la gare du Nord vers 10h30. Environ 50.000 personnes sont attendues, selon les syndicats. Le pays sera à l’arrêt, seuls les trains circulant normalement, tandis que la circulation des bus, trams et métros sera perturbée et que l’espace aérien sera, lui, complètement fermé.
Initialement prévu pour défendre les services publics, l’objet du rassemblement s’est étendu à la lutte contre les mesures du nouveau gouvernement, annoncées entretemps. Les syndicats socialiste et chrétien ont prévenu: cette manifestation “d’ampleur” marquera le début d’une longue résistance qui durera le temps de la législature.
Le cortège s’élancera de la gare du Nord vers 10h30 pour rejoindre la gare du Midi via la petite ceinture. Le 13 janvier, ils étaient déjà 30.000 à avoir répondu à l’appel des syndicats pour battre le pavé en faveur de pensions décentes pour chacun. Un mois plus tard, les manifestants se retrouvent pour faire entendre leurs craintes quant aux mesures annoncées par le nouveau gouvernement. “Imbuvable”, l’accord gouvernemental est “une déclaration de guerre l’ensemble du monde du travail”, estime la FGTB.
Un gouvernement “anti-migrants, anti-femmes, anti-pauvres, anti-fonctionnaires, anti-écolo, antisocial”
“À la veille des négociations de l’AIP (accord interprofessionnel, NDLR), ce go uvernement retire toute marge de discussion aux interlocuteurs sociaux : flexibilité, temps de travail, fins de carrière, RCC. Sans parler de l’enveloppe bien-être qui a tout simplement été supprimée !” Mais au-delà du giron socio-économique, le syndicat socialiste dénonce purement et simplement un gouvernement “anti-migrants, anti-femmes, anti-pauvres, anti-fonctionnaires, anti-écolo, antisocial”.
Pour la CSC, l’exécutif De Wever est effectivement un “gouvernement de guerre sociale”. Les mesures reprises dans l’accord de gouvernement présenté la semaine dernière impacteront surtout “les plus faibles” : “les femmes, les personnes âgées, les malades et les accidentés ou encore les victimes d’injustices et d’inégalités”, dénonce-t-elle. Le syndicat libéral y voit également “des mesures de division qui mettent la pression sur les travailleurs”. La CGSLB déplore une approche qui affaiblit la concertation sociale.
“Cet accord de gouvernement reste problématique”, estime-t-elle, tout en gardant une position moins ferme sur la suite des actions, alors que la FGTB et la CSC ont déjà annoncé une grève générale. “Nous resterons vigilants et prendrons des mesures si nécessaire”, précise le syndicat libéral. La manifestation aura indéniablement un impact sur plusieurs secteurs, en particulier sur celui des transports.
STIB, TEC et SNCB
A Bruxelles, de “fortes perturbations” sont à prévoir sur le réseau de la Stib. Il n’est actuellement pas possible de prévoir l’ampleur des perturbations. La société de transports publics conseille aux voyageurs qui le peuvent de prévoir des solutions alternatives pour leurs déplacements à Bruxelles ce jour-là. Embarras à prévoir également du côté de De Lijn (où seule la moitié des bus et trams circuleront) et du Tec, qui ne pourront également communiquer l’état du réseau que le jour-même.
Aucun avion ne pourra par ailleurs ni décoller ni atterrir, et ce à travers tout le pays, en raison d’une grève des contrôleurs aériens de skeyes de 6h45 à 22h15. Lundi, Brussels Airport et Brussels South Charleroi Airport avaient déjà annoncé qu’ils annulaient tous les vols de passagers au départ prévus jeudi car ils allaient être confrontés à un manque de bagagistes et d’agents de sécurité. Les trains devraient par contre rouler normalement, notamment pour permettre aux manifestants de gagner la capitale.
Pas de souci sur le rail, la capacité renforcée
Alors que d’autres acteurs de mobilité seront perturbés, la SNCB va quant à elle augmenter ses capacités sur les liaisons vers Bruxelles jeudi en marge de la manifestation nationale. Le service public s’attend à ce que la pression soit assez forte dans les trains, particulièrement à l’heure de pointe matinale. Il pourrait y avoir plus de trains ou plus de places dans ceux existants, précise un porte-parole. La SNCB invite les usagers à regarder en amont sur le planificateur de voyage afin d’avoir une idée de l’affluence sur leur liaison. Aucun préavis de grève n’a été déposé à la SNCB.
Bpost
Un préavis de grève a été déposé chez bpost. L’entreprise s’attend donc à des perturbations dans la distribution des lettres et colis, particulièrement en Wallonie et à Bruxelles. Une action qui viendra s’ajouter aux blocages en cours devant les centres de tri de Liège, Charleroi et Bruxelles. L’activité au port d’Anvers sera également perturbée, en particulier pour les écluses et le service assuré par les bateaux remorqueurs. Les prisons risquent, elles aussi, de fonctionner au ralenti alors qu’une forte participation est attendue de la part des soldats, malgré le récent retrait de l’exemption de service qui leur avait été accordée.
Des enseignants mobilisés
Les enseignants pourraient également être nombreux à rejoindre la capitale pour manifester. A noter que les services de Bruxelles-Propreté seront eux aussi perturbés, et ce, dès mercredi soir. L’agence demande dès lors aux habitants de la Région de ne pas sortir leurs poubelles pour les collectes du mercredi soir ou du jeudi, et de les garder jusqu’au prochain ramassage afin de garder la ville propre. Le ramassage des déchets et l’accessibilité aux recyparcs pourrait également être perturbée çà et là à travers le pays.
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