Malades de longue durée: Vandenbroucke charge les mutuelles
Le nombre de malades de longue durée ne cesse de croître. Le ministre fédéral de la Santé veut ajouter une couche de contrôle face au « scandale des certificats médicaux ».
Le scandale des certificats médicaux: tel était le titre de la couverture de notre magazine Trends Tendances du 16 novembre. Les réactions ont été nombreuses. Et visiblement, le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenboucke (Vooruit), en a déduit qu’il fallait agir davantage.
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Il est vrai que le nombre d’invalides ne cesse d’augmenter, pour dépasser le demi-million d’actifs. Si le vieillissement de la population contribue à ce phénomène, au même titre que l’explosion des maladies de type burn out, la complaisance du corps médical est également pointée du doigt.
Rendez-vous avec la mutuelle
Dans notre dossier, nous évoquions des cas étonnants de malades de longue durée qui tiraient sur la corde, mais nous évoquions aussi les raisons cachées de ces trop nombreux certificats et l’absence de contrôles. Frank Vandenbroucke entend charger les mutuelles d’un plus grand suivi, en imposant la programmation de rendez-vous réguliers avec les personnes en incapacité de travail.
“Trop de travailleurs malades ne sont jamais vus, physiquement, par le médecin-conseil de la mutuelle, souligne Fank Vandenbroucke, cité par L’Echo. On n’a pas de chiffres précis, mais je peux vous donner un exemple. On a rencontré récemment une personne qui était en invalidité depuis 12 ans, et qui n’a jamais eu de contact personnel avec un médecin-conseil. Son employeur, une petite PME, manquait de personnel. Ils ont fini par le contacter eux-mêmes pour lui proposer de prester quelques heures. Et il était d’accord! C’est anecdotique, mais que cette personne n’ait jamais eu de rendez-vous pour discuter d’un éventuel retour au travail, ce n’est pas tolérable.”
Le problème? Le nombre de médecins-conseil, à peine 200 environ, est trop peu nombreux pour exercer ce contrôle. Frank Vandenbroucke annonce que des équipes multidisciplinaires (avec des psychologies, des kinésithérapeutes ou des infirmières) seront dégagées pour les épauler. Avec un objectif: accompagner pour remettre au travail.
Des premiers résultats
Car la volonté ministérielle reste de soutenir et d’encourager d’abord, plutôt que de sanctionner. Les premières qui avaient été décidées portent leurs fruits, même si ce n’est pas suffisant.
“C’est vrai que le nombre de personnes en invalidité augmente encore, mais il y a une autre dynamique positive qui se met en place, souligne le ministre. On a de plus en plus de gens qui reprennent le travail partiellement. À ce jour, on en compte 80.000. Et cette proportion augmente plus vite que le nombre d’invalides. Pour moi, c’est un signe d’espoir“
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