Les taxis bruxellois une nouvelle fois unis contre Uber
Les organisations professionnelles de taxis de la région de Bruxelles-Capitale s’unissent pour porter, contre leur rival Uber, une action collective. Elles ont fondé le collectif Taxis Bruxelles Unis qui vise à obtenir réparation d’une concurrence déloyale pendant plusieurs années.
On pensait que les relations entre les taxis bruxellois et Uber étaient apaisées ces derniers temps. Il semblait loin le temps des blocages, des conflits en rue et des actions (plus ou moins non-violentes) en tous genres. Pourtant, sous cette accalmie apparente couvait une colère jamais éteinte. Aujourd’hui, pour la première fois, les principales organisations professionnelles de taxis bruxellois s’unissent sous la bannière du collectif « Taxis Bruxelles Unis ». Leur objectif ? Obtenir justice et réparation pour les préjudices causés par Uber, que la Cour d’appel de Bruxelles a reconnu, en février, comme ayant opéré illégalement dans la capitale entre 2015 et 2021. Durant ces six années, le géant californien a, selon les plaignants, mené une concurrence déloyale au secteur du taxi, imposant des prix cassés et bouleversant les règles du jeu économique au détriment des exploitants de taxis locaux.
« Uber a non seulement agi en toute illégalité, mais a aussi contribué à manipuler l’opinion publique en nous faisant passer pour des technophobes, des rentiers ou des ringards », dénonce Sam Bouchal, secrétaire général de la BTF (fédération des taxis bruxellois). Une critique qui ne manque pas de résonner avec les propos de nombreux exploitants, contraints, à l’époque, de multiplier les heures pour compenser des pertes de chiffre d’affaires estimées, selon eux, à 30 %.
Une « démarche de justice sociale »
L’action collective, déjà soutenue par plus de 10 % de la profession à Bruxelles, se veut également une « démarche de justice sociale » insistent les responsables. En mutualisant les frais de procédure et en s’appuyant sur des avocats spécialisés en actions collectives et concurrence déloyale, les taxis bruxellois espèrent faire valoir leurs droits face à un géant économique. « Nous voulons montrer qu’il est possible de résister à ces mastodontes qui agissent comme des parasites économiques », souligne Cédric Dubucq, avocat du collectif.
Pour le secteur du taxi, cette offensive judiciaire dépasse la simple question financière. Il s’agit de rappeler qu’un métier encadré par des règles strictes ne peut se laisser écraser par des plateformes qui contournent les lois et pratiquent des optimisations fiscales massives. L’ambiance n’est donc clairement toujours pas au beau fixe…
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