Les organisations patronales déplorent les “lourdes conséquences” de la grève générale

Les organisations patronales dénoncent l’impact de la grève générale, pointant les pertes économiques et les répercussions sur les indépendants et les PME. Le SDI juge ces actions contre-productives, AKT Wallonia appelle à une dynamique collective plutôt qu’à un blocage, et le Voka estime les pertes entre 300 et 500 millions d’euros.

“La grève est un droit fondamental. Cependant, elle doit rester un dernier recours, pas une habitude. La concertation ne peut se construire dans un climat de pression permanente”, explique Daniel Cauwel, président du SDI. Pour ce dernier, il est contreproductif d’utiliser des méthodes d’action qui font des indépendants et des petites entreprises les principales victimes collatérales du mécontentement syndical. Le SDI dit néanmoins comprendre les préoccupations sociales et les tensions générées par les projets de réforme de la coalition Arizona, mais rappelle que “les indépendants ne sont pas les adversaires des travailleurs”.

À l’instar du SDI, AKT for Wallonia souligne aussi les conséquences de cette journée. “Cette grève ne bloque pas des bâtiments, elle bloque des équipes et des projets. Et quand l’économie s’arrête, ce sont les travailleurs, les entreprises et l’ensemble de la société qui en subissent les conséquences. La Wallonie a besoin d’un souffle commun, pas d’un arrêt brutal”, précise Frédéric Panier, le CEO de l’organisation patronale wallonne.

L’organisation patronale flamande Voka abonde dans le même sens, insistant sur l’impact majeur d’une telle grève et les dommages économiques importants qui en découlent, évoquant plusieurs centaines de millions d’euros. Selon Hans Maertens, directeur général du Voka, les syndicats nuisent à notre prospérité. “En période de difficultés économiques, ils portent atteinte à l’économie à hauteur de centaines de millions d’euros. Ils font la grève contre le gouvernement, mais frappent nos entreprises.” Le Voka évalue qu’une journée de grève comme celle de ce lundi engendre une perte irrécupérable de 300 à 500 millions d’euros.

Peu de grève au sein des PME

L’organisation patronale flamande Unizo rapporte par ailleurs que quatre PME sur dix au nord du pays, sur la base d’une enquête menée auprès de 394 PME, sont touchées par la grève générale. Le plus gros problème se situe au niveau de la logistique. Un quart des employeurs touchés par la grève ont signalé que les employés ne sont pas venus travailler. Seuls 3% d’entre eux ont déclaré que leur personnel participe à la grève. “Cela montre, comme on pouvait s’y attendre, que la volonté de faire grève au sein des PME est particulièrement faible”, ajoute Unizo. Le personnel est le plus souvent absent en raison de problèmes de transport ou de grèves dans les écoles et les crèches.

Les syndicats socialiste et chrétien, en front commun pour ce jour de grève générale, dénoncent notamment l’allongement des carrières, une diminution des pensions, les pénalités financières en cas de maladie ou de chômage, l’exigence accrue de flexibilité sur le lieu de travail, ainsi que l’érosion du statut des fonctionnaires.

Une grève générale au très mauvais moment, selon Fedustria

Les entreprises de production des secteurs du textile, du bois et de l’ameublement subissaient également les conséquences de la grève générale lundi. “Il y a de mauvais et de très mauvais jours pour faire grève. Aujourd’hui est un très mauvais jour”, a estimé Fedustria, la fédération sectorielle.

Plus d’une entreprise sur deux dans le secteur est confrontée à un piquet de grève, tandis que plus d’une sur trois a rapporté subir des désagréments liés à la grève, ressort-il d’une enquête menée par Fedustria auprès de ses membres.  La grève générale décrétée par les syndicats intervient à un moment où l’industrie manufacturière est en difficulté, avec notamment une capacité de production historiquement basse (à 65%) dans l’industrie textile. “Notre industrie tente de maintenir le cap dans des eaux très turbulentes et a tout à gagner si tout le monde reste calme et responsable. C’est l’avenir des entreprises et de leurs travailleurs qui est en jeu”, prévient Fedustria.

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