Les raisons des licenciements chez Avery Dennison à Soignies
L’entreprise Avery Dennison a annoncé mercredi, à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire, son souhait d’investir dans la modernisation de son usine de Soignies. La direction de l’entreprise a, dans cette optique, fait part aux représentants des travailleurs de son intention de procéder à un licenciement collectif de 245 des 556 travailleurs occupés sur le site sonégien.
Dans un communiqué, la direction d’Avery Dennison a précisé mercredi son projet “de spécialiser davantage ses sites de fabrication européens, de consolider et de concentrer ses activités de production sur des sites spécifiques et d’investir dans la modernisation de son usine de Soignies“. L’entreprise souligne que “l’approche proposée impliquerait le transfert d’un certain nombre d’activités et de postes actuellement basés à Soignies vers d’autres sites en Belgique, en France, au Luxembourg et au Royaume-Uni”.
“Cela simplifierait les opérations à travers l’Europe”, a précisé la direction, “car les installations se concentreraient sur un ensemble plus cohérent de produits. Cela permettrait également d’améliorer la productivité et la flexibilité de la fabrication”.
Les produits fabriqués à Soignies sont utilisés dans des applications adhésives pour les véhicules, telles que l’habillage de véhicules et la publicité de camions, ainsi que dans les éléments graphiques pour l’architecture et la vente au détail. Le projet de l’entreprise implique que “la production basée à Soignies, tels que les étiquettes adhésives et les rubans adhésifs industriels, serait déplacée vers d’autres usines européennes”.
L’entreprise a encore indiqué que le “redimensionnement proposé des opérations de Soignies aurait lieu progressivement et devrait être achevé d’ici la fin de 2024, si l’intention devait se confirmer”. Le projet serait suivi par des investissements dans l’automatisation et l’amélioration de l’efficacité énergétique au sein de l’usine de Soignies.
245 postes supprimés à Soignies
La direction de l’entreprise a confirmé que quelque 245 postes seraient supprimés à Soignies. “Le Conseil d’Entreprise a été informé et la consultation a démarré. Les travailleurs des sites ont également été informés.”
La direction d’Avery Denisson a souligné que son intention d’évolution “reflète la réalité du marché mondial et des conditions économiques, qui ont accéléré la nécessité d’optimiser davantage la structure de fabrication de l’entreprise et de conduire une modernisation et des gains d’efficacité supplémentaires”. Des investissements stratégiques antérieurs ont été réalisés dans les sites de Champ-sur-Drac (Fra), Rodange (Lux) et Turnhout, ce qui permet à Avery Dennison de disposer désormais “de suffisamment d’actifs et de capacités de production pour optimiser ses activités de production en Europe”.
La direction a indiqué qu’elle regrette que la réduction de capacité proposée à Soignies résulterait en des pertes d’emplois. “Nous fournirons des conseils et un soutien aux travailleurs potentiellement concernés tout au long du processus.”
Une annonce “brutale et inacceptable” (FGTB)
Pour la FGTB, l’annonce d’un licenciement collectif de 245 travailleurs, soit 38 employés et 207 ouvriers, sur 556, chez Avery Dennison à Soignies est “brutale et inacceptable”.
La FGTB du Centre s‘indigne, dans un communiqué, du plan proposé par la direction et “exige” une marche arrière. “Un tel licenciement collectif est tout simplement inacceptable au regard de la conjoncture économique actuelle”, estime le syndicat socialiste.
“D’autant plus qu’Avery Dennison a déjà traversé de nombreuses difficultés dont une récente restructuration avec la perte de 220 emplois entre juin 2020 et juin 2021.” “La direction prévoit de transformer le site de Soignies en un site spécialisé dans les pr
oduits de flocage et de décoration à haute valeur ajoutée”, poursuit la FGTB. “Elle compte automatiser et moderniser l’outil afin de le rendre encore plus performant et rentable.” Selon le syndicat, une assemblée du personnel d’Avery Dennison devait se tenir mercredi après-midi. Elle pourrait déboucher sur la tenue d’actions visant à sauvegarder l’emploi.