La pénurie mondiale de chauffeurs routiers ne va pas en s’améliorant
Il manque plus de trois millions de chauffeurs routiers à travers le monde et ce chiffre devrait doubler dans les cinq prochaines années, selon un rapport publié lundi par l’Union internationale du transport routier (IRU).
Au total, 7% des postes ne sont pas pourvus, selon cette étude sur 4.700 sociétés de transport dans 36 pays, en Europe, en Asie et en Amérique. Cette pénurie s’est aggravée au cours de l’année 2023, et plus de la moitié des entreprises peinent à recruter des chauffeurs qualifiés. L’Europe et les Etats-Unis en ont cependant moins souffert, car l’inflation y provoque une baisse de la consommation et donc de la demande de transport, selon l’IRU.
La pénurie pourrait s’aggraver davantage au cours des cinq prochaines années, notamment en Chine, en Europe et en Turquie: la population de chauffeurs est vieillissante et très peu de chauffeurs de moins de 25 ans reprennent le flambeau, ce qui constituera une “bombe démographique”, selon l’IRU. En 2028, sept millions de chauffeurs pourraient manquer à l’appel, avec pour effets une complication des flux logistiques et une augmentation des coûts de transport.
L’IRU demande aux gouvernements de faciliter et d’accélérer la formation des jeunes aux métiers du transport routier, en abaissant l’âge minimum d’entrée dans la profession, et en finançant mieux les formations.
Et alors que seulement 6% des chauffeurs sont des femmes dans les pays étudiés, la féminisation de la profession doit être encouragée, selon l’IRU.
L’attractivité du métier est cependant limitée par les périodes prolongées loin du foyer et des conditions de travail difficiles.