La CSC Services publics exige des mesures pour lutter contre la violence au travail

M. Van Tigchelt souligne également avoir déployé beaucoup d'efforts pour introduire 5.000 bodycams au service de la police intégrée, à savoir la police fédérale et les zones locales. © Belga

La CSC Services publics a remis mardi une pétition ainsi que cinq recommandations politiques au ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, avec un objectif: lutter contre le “nombre croissant” de cas d’agression dans le secteur public. Plus de 5.500 travailleurs du secteur ont signé la pétition.

Selon une enquête menée par le syndicat auprès de 5.600 membres du personnel du secteur public, 28% des agents ont déjà été victimes de violence physique au travail, et 75% d’agressions verbales. Une plus petite proportion (14%) affirme également se sentir en insécurité au travail.

   Sur la base de ces constats, le syndicat chrétien a élaboré cinq recommandations politiques qu’il a transmises mardi au ministre Van Tigchelt et qu’il remettra le 5 mars à la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden en leur demandant “de réaliser d’urgence un environnement de travail plus sûr pour les collaborateurs du secteur public”.

   La CSC demande notamment la mise en place d’un système d’enregistrement accessible pour les plaintes anonymes, le déploiement d’un personnel suffisant, la prévention, la formation et l’accueil après un incident, ainsi que la tolérance zéro contre les agressions.

   Le syndicat souhaite également que “l’autorité elle-même traite le personnel avec respect. Cela signifie qu’il faut bien réfléchir à l’impact éventuel des décisions. De nouvelles mesures telles que la suppression de trajets de bus, la suppression ou la réduction d’une indemnité, le refus d’une licence,… sont des sources de frustration et de mécontentement. Il est important que l’autorité prenne ses responsabilités en la matière afin d’éviter que le personnel d’exécution ne soit la cible de décisions aux conséquences négatives”, conclut Ilse Heylen, présidente de la CSC Services publics.

   Paul Van Tigchelt explique être un “allié” de la CSC dans la lutte contre les agressions au sein du secteur public. “Ce n’est pas de la rhétorique creuse, mais un fait”, assure-t-il. Le ministre rappelle avoir déjà pris de nombreuses mesures pour s’attaquer au problème. Il cite notamment le nouveau code pénal, qui renforce les peines pour violence contre la police et d’autres professions. La CSC juge toutefois la liste des professions concernées trop étroite.

   M. Van Tigchelt souligne également avoir déployé beaucoup d’efforts pour introduire 5.000 bodycams au service de la police intégrée, à savoir la police fédérale et les zones locales. Un tel dispositif a un effet de “désescalade”, à ses yeux. Le vice-Premier ministre Open Vld assure par ailleurs avoir instauré une politique de tolérance zéro vis-à-vis des violences commises à l’encontre des agents publics.

   Le libéral reproche cependant aux syndicats de s’être opposés à l’interdiction de manifester dans le nouveau code pénal. “Cette loi visait à écarter les brebis galeuses. À cause de la désinformation des syndicats, nous avons dû la retirer”, déplore-t-il.

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