Grève SNCB : “une direction sourde mais une action réussie”

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Afin d’exprimer leur mécontentement face à des restructurations et économies qu’ils disent subir de la part de la SNCB, les cheminots sont en grève depuis 22h00 mardi jusqu’à jeudi même heure. Dans le cadre de ce mouvement, un rassemblement s’est déroulé mercredi de 11h30 à 13h00 devant la gare des Guillemins à Liège.

Le front commun syndical souhaite exprimer son ras-le-bol général face aux mesures prises par la société ces dernières années “et qui retombent sans cesse sur la tête des cheminots”, estime Marc Eyen, secrétaire permanent CSC-Transcom Liège-Verviers.

“En gare, cela se traduit par le rassemblement de toutes les fonctions du personnel en une seule: à savoir le guichetier, le sous-chef, l’assistant clientèle. Demain, il ne s’agira plus que d’une seule et même personne”, explique le responsable syndical. “Dans les mesures de productivité, cela se traduit chez Infrabel par du travail de nuit, ou chez les accompagnateurs par des services compressés. Les heures supplémentaires deviennent structurelles sur les chantiers et les agents n’ont pas l’occasion de prendre leurs jours de récupération”, ajoute-t-il.

La CGSP Cheminots dépeint aussi une direction sourde aux appels des travailleurs et de leurs représentants. “Nous sommes face à un mur et nous avons décidé de réagir fortement. Ce n’est jamais que le reflet du mal-être qui sévit dans l’entreprise”, relève Laurent Brock, secrétaire permanent de la régionale Verviers- Huy-Welkenraedt. “La direction vient avec des projets et nous avons à peine la possibilité d’émettre des remarques. Notre souhait est de faire rouler des trains, force est de constater que 3.500 sont supprimés tous les mois.”

Une action de grève similaire est prévue début décembre. Les syndicats espèrent une main tendue de la part de la direction “et non plus des déclarations d’intention”.

Action “réussie”

La grève de 48 heures était bien suivie au premier jour de l’action par le personnel de la SNCB. Bon nombre de trains ont été supprimés et des collègues ont également arrêté le travail au sein des dépôts, expliquait mardi après-midi Günther Blauwens, de l’ACOD/CGSP Cheminots. “Le mécontentement est important.”

Malgré le service minimum, la grève est un signal fort, estime M. Blauwens. “La direction sent clairement quand la production est à l’arrêt dans certains dépôts et lorsque plusieurs trains sont supprimés.”

La SNCB avait estimé la veille de l’action que la moitié des trains IC circulerait mercredi. Pour jeudi, les perturbations devraient être d’ampleur similaire, mais l’offre de trains pourrait différer dans certaines régions, précisait la compagnie. Celle-ci conseille aux voyageurs de bien préparer leur voyage. Le service alternatif de jeudi peut être consulté via le planificateur de voyages en ligne, via le site web ou l’app de la SNCB.

Les cabines de signalisation d’Infrabel, chargées de la régulation du trafic, sont, elles, toutes opérationnelles.

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