Grève de 48h à la SNCB : les raisons de la colère des cheminots
Afin d’exprimer leur mécontentement face à des restructurations et économies qu’ils disent subir de la part de la SNCB, les cheminots de Liège seront en grève, dès ce mardi 7 novembre, pour 48 heures.
Le mouvement de grève, mené en front commun, débutera mardi 7 novembre, dès 22h00, et se prolongera jusqu’au jeudi 9 novembre à 22h00. Un rassemblement aura lieu, sur l’esplanade de la gare des Guillemins, mercredi entre 11h30 et 13h00.
Les cheminots liégeois souhaitent faire entendre leur voix et ainsi dénoncer une série de restructurations et économies à leurs dépens. Selon Marc Eyen, secrétaire permanent CSC-Transcom Liège-Verviers, les travailleurs se disent “pressés comme des citrons“.
“Les heures supplémentaires deviennent structurelles sur les chantiers et les agents n’ont même pas l’occasion de prendre leurs jours de récupération. C’est intenable”, indique-t-il. Celui-ci précise encore que la direction ne réagit pas aux appels des syndicats et reste sourde face “aux collègues qui tombent malades, aux absents qui mènent à des suppressions de trains, à la dégradation du service aux voyageurs”.
Poursuite du dialogue
Les trois entreprises ferroviaires (SNCB, Infrabel et HR Rail) condamnent ce mouvement de grève de plusieurs jours et le considèrent comme disproportionné et irresponsable. L’entreprise souhaite poursuivre le dialogue social afin d’assurer le service à la clientèle et l’avenir de l’entreprise sur le long terme”, affirme la SNCB. Elle rappelle qu’un accord social a été conclu en mars 2023 avec les syndicats pour les années 2023-2024, dans lequel les chemins de fer s’engagent à recruter massivement, à améliorer le bien-être et à prendre des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat. La SNCB met en œuvre cet accord dans tous ses aspects. Près de 1.600 nouveaux collaborateurs ont déjà été recrutés cette année à la SNCB et l’année prochaine, des recrutements importants seront également effectués. Pour la première fois en dix ans, le nombre de recrutements cette année est supérieur au nombre de départs, ce qui signifie qu’environ 250 collaborateurs (opérationnels) supplémentaires seront en poste d’ici fin 2024, explique-t-on.
La moitié des trains IC roule mercredi
La SNCB prévoit que la moitié des trains reliant les grandes villes (IC) roulera mercredi, en raison de la grève menée par le front commun syndical au sein de l’entreprise ferroviaire. Le service de train alternatif du mercredi sera accessible dès ce mardi matin sur le planificateur de voyages de la SNCB, via l’app’ ou le site web. Pour jeudi, il sera possible de le consulter à partir de mercredi matin, annonce lundi la compagnie.
Deux trains L sur cinq et deux trains S suburbains sur cinq rouleront également alors que quasiment tous les trains des heures de pointe (P) seront supprimés, selon les prévisions établies lundi par la SNCB. L’horaire alternatif de jeudi est en cours d’élaboration et sera communiqué mardi. À partir de vendredi matin, l’offre de train reviendra à la normale. Le trafic international sera peu touché par l’action de grève. Les trains Eurostar rouleront presque normalement, a indiqué une porte-parole. L’une ou l’autre suppression est tout de même anticipée mardi (deux trains annulés), mercredi et jeudi (un aller-retour entre Paris et Cologne chacun de ces deux jours).
En tout, 4 jours de grèves sont prévus sur le réseau ferroviaire belge. Un préavis est aussi déposé du mardi 5 décembre 2023 à 22h au jeudi 7 décembre 2023 à 22h.